Petite escapade [libre]

Les jours précédents avaient été assez chargés et fatiguant pour Diaz, si bien qu’il avait décidé de prendre quelques jours pour lui, loin de Magix et du reste de son univers.

Ayant prévenu rapidement les autres avec un petit mot sur le frigo disant : « Je pars quelques jours, xoxo - Diaz », il s’était embarqué dans une sorte de road trip le menant à Beauclair. Sympathique petite ville où il s’était arrêté la veille au soir.

Le matin s’étant levé, Diaz avait pris ses aises dans un petit café arborant la grande place de la ville. Il observait les gens passer sans prise de tête, se contentant de profiter du moment présent. Ses lunettes de soleil cachaient ses yeux rouges, résultat d’une nuit encore sombre où le bellâtre avait pleuré seul, en silence, comme à son habitude.

Là, une légère brise soufflait sur la place. Diaz réajusta le col de sa veste en jean, regrettant de ne pas avoir pris de foulard pour sa nuque mise à nu par son t-shirt immaculé de blanc qui réverbérait les rayons du soleil, lui donnant encore plus un aspect divin. Lui qui aurait pu devenir mannequin, son corps était désormais bien trop meurtri pour espérer pouvoir encore réaliser cette profession.

Tout aurait pu être parfait, si ses sentiments ne le mettaient pas tant en vrac et que ce ressenti, celui d’une personne qui se trouvait tout prêt, n’était pas si fort. Sentant une présence, il ne leva ni les yeux, ni ne prit la peine de regarder dans la direction de la dite personne. Diaz se contenta de dire, d’un ton détaché :

« C’est pour quoi ? »

Petite escapade [libre]

La réponse qui se fit entendre arracha naturellement un sourire au faux diable qui profitait de son moment de tranquillité. Diantre qu’il était à la fois heureux et embêté de tomber sur elle. S’installant face à lui, Diaz observait sa splendide cousine. Il la respectait et avait tellement de respect pour elle. Rigolant légèrement, le sourire que Diaz affichait était sincère et plein de joie. Pour une rencontre fortuite, s’en était une.

« Je ne sais si j’ai vu votre cousin très chère, néanmoins, vous m’avez devant vous si je puis vous servir. »

En vérité, Diaz n’avait pas regardé son apparence ce matin, il ne mentait donc pas. Et pour continuer sur une touche de vérité, il ajouta :

« J’ai juste prit quelques jours en road trip et voilà. Je suis ici pour le moment. Me la couler douce comme un gros profiteur. »

Observant la jeune femme et les alentours, Diaz ne tarda pas à ajouter :

« Je doute que tu étais ici pour le shopping… as-tu au moins le temps de rester prendre un café avec moi ? »

Petit sourire narquois, mais nullement méchant, Diaz savait parfaitement à quel point l’emploi du temps de sa cousine était souvent une course contre la montre. Et si jamais aujourd’hui était encore le cas, il ne voulait pas la mettre dans l’embarra, au pire il l’accompagnerait tout en essayant d’alléger son fardeau.

Mais profitant de cette rencontre, qui sont rares, il lui demanda :

« Sérieusement, comment ça va toi ? »

Petite escapade [libre]

Diaz n’était pas étranger au comportement de sa cousine, il connaissait bien cette situation, même si en réalité il ne l’avait pas subi. En tant qu’héritière, Stella devait être parfaite et toujours aller bien. Sa mère faisait passer les apparences avant tout. Autant le jeune homme s’était mis tout seul une horrible pression toute sa vie, notamment pour ne pas décevoir ses parents, autant il avait eut la chance d’avoir des parents, et surtout une mère à l’opposé total de sa tante.

La réplique de Stella arracha un rire à Diaz, « mon brave ». Ils aimaient bien se taquiner de la sorte. Diaz trouvait ces formulations tellement snobe et étouffantes qu’il préférait s’en amuser lorsque la situation s’y prêtait.

Mais, on ne refaisait pas une Alfheim, impossible qu’elle soit dupe ou naïve. Son instinct et sa connaissance de la famille lui permettait presque de lire dans les autres comme dans un livre ouvert, tout du moins, en général.

« Crois-le ou non, je ne fuis aucune mère. Même si éviter la tienne est un euphémisme étant donné que je dois la voir une fois par an maximum. »

Tapotant des doigts sur la table, il ajouta :

« J’avais besoin de quelques jours seul, c’est tout. »

Haussant les épaules, il espérait que cette partie resterait sans suite. Il n’avait pas envie de parler des dernières heures avant son départ. Marius qui avait encore failli tuer quelqu’un, Dean et Jeff qui commençaient à poser des questions. Tout devenait difficile, trop même. Alors une escapade pour se changer les idées et se ressourcer, c’était agréable.

« Le Tithe... » Répéta t-il comme songeur. Puis il sourit aux guillemets mimés par sa cousine, avant d’ajouter « Oh oui, la bonne et parfaite héritière qui jamais, au grand jamais, je laisserais un minuscule cheveu voler en toute liberté, cassant ainsi la parfaite image de la Hight Court. » Diaz ajouta des gestes snobe pour démontrer les manières de la Haute société, s’en moquant ouvertement. Le ténébreux connaissait les bonnes manières certes, néanmoins il ne s’en servait pas tant que cela.

Lorsqu’elle accepta de prendre un moment avec lui, Diaz élargit sous sourire en lâchant un « Ah ! Ben voilà. » Puis, à la proposition de balade, il ajouta : « Je suis tout à toi, chère cousine. »

Puis elle répondit… comme le faisait Diaz. Il sentait que ce n’était pas véritablement sincère, une réponse toute faite, mélangeant une part de vérité et un non-dit. Non dupe, Diaz lui fit une moue qui signifiait : ‘je connais ce genre de réponse’. Mais sans rien ajouter.

A la commande, Diaz ne se gêna pas et secoua les épaules à la commande de Stella. « On s’en fou de la Cour là, je prendrais un verre de rhum s’il vous plait. » Qu’importait l’heure et le lieu, le rhum, c’était la vie.

« Ce que je cherchais ? Oui, le calme. Une certaine paisibilité qui me permet de ne plus réfléchir… tu sais ce que c’est. Devoir s’occuper des salariés, les factures ect… bref, pouvoir déléguer, c’est la vie. » Et surtout, fuir l’angelot, c’était la vie.

Petite escapade [@Stella Alfheim]

Diantre qu’il était bon le temps passé avec sa cousine. Bien qu’ils soient rares, Diaz aimait et chérissait ces moments. Stella était différente du reste de la famille. Une fée de la lumière, possédant des caractéristiques des plus admiratives et surtout : une empathie digne d’une fée de l’esprit. Bon, il fallait l’avouer, bien des fois le jeune homme l’avait évitée à cause de cela. Lorsque l’on veut conserver des secrets, cacher des choses, il est préférable de ne pas aller voir des gens perspicaces. Sans nul doute qu’elle avait tout de même remarqué des choses, mais Stella savait aussi quand il ne fallait pas forcer.

La relation entre Stella et sa mère n’était pas un secret pour le jeune homme, qui chaque fois se rendait compte de la chance qu’il avait eut d’avoir été adopté par Elain. Diaz sourit laissant échapper un pouffement. Bien évidemment qu’elle l’enviait. Les paroles de Diaz sortirent toutes seule : « Tu m’étonnes… en même temps, à part un masochiste de première qui a envie de voir plus d’une fois par moi cette femme ? Ah si, les ignorants. » Certes le jeune fée n’avait pas à supporter sa tante, pourtant, les quelques fois où ils se sont croisés et les regards qu’elle lui avait jetés en disait long. Son travail actuel ne devait pas faire bonne image non plus, mais cela importait très peu, voir pas du tout. Après tout, Diaz ne se sentait pas de la famille royale. Il n’était qu’un orphelin.

Stella avait enchaîné sur une autre réplique qui aurait pu être tellement culte ! S’appuyant sur l’arrière de la chaise, le patron haussa les épaules et ajouta : « Il semblerait. » Puis, se rapprochant et posant ses coudes sur la table, il ajouta : « Mais qu’est-ce que j’aime que tu sois chiante. » Certes, pour beaucoup, cela sonnerait étrange, pourtant, pour Diaz, c’était un compliment. Cette part de la personnalité de Stella se traduisait par une démonstration de son fort caractère. Elle ne lâchait pas les choses et se donnait à fond. Non, elle n’était pas « chiante » comme une simple casse pied. C’était bien plus que cela. Alors Diaz ajouta sans réellement le vouloir : « Qu’importe où je me cache… voir me… trouve. Tu sauras me retrouver n’est-ce pas ? » Pendant un bref instant, l’idée d’être séparé par le reste du monde à cause de l’angelot ou de finir dans un gouffre sans fin lui vint à l’esprit. Allez savoir pourquoi, mais une crainte naissait en lui vis-à-vis de son tortionnaire et en même temps, il ne voulait tellement pas en parler.

Sa réponse quant à la délégation des tâches allégea la conversation, à son plus grand plaisir. Bien évidemment, il découvrait cela contrairement à sa cousine qui en avait l’habitude. Bien que la fin de sa phrase démontrait la lourdeur, le poids et la tristesse qui se cachait derrière cela. Sentant que cela atténuait la lumière de sa cousine, Diaz posa l’une de ses mains sur la sienne et lui ajouta : « Ne les laisse pas te définir, tu es bien plus que le résultat d’un lien d’accouplement Stella. Qu’importe ton rang, ta position sociale, c’est toi qui te définis et c’est toi qui es un modèle pour bien nombre d’entre nous. Crois-moi, tu es vraiment plus que tout cela. » Diaz voulait réagir autrement, blaguer sur le fait de pouvoir déléguer, néanmoins, la fin de la phrase de Stella fit réagir notre ténébreux sur le coup. Il ne savait pas comment s’y prendre, ni quoi dire, mais il voulait être là pour elle, la soutenir et lui montrer à quel point elle était exceptionnelle.

Petite escapade [@Stella Alfheim]

Stella souligna un groupe de personnes très possible et véridique, Diaz acquiesça de la tête, levant son index en signe d’approbation. « On les aime eux. Que ferions-nous sans eux ? La vie serait d’un paisible ! Se serait désobligeant. » L’ironie, ils la connaissaient très bien tous les deux, ils adoraient cela même ? En tout cas, Diaz s’en servait beaucoup dans ce milieu.

Diaz avait beaucoup de chance d’avoir été adopté par Elain… en même temps, personne d’autre dans la famille n’était capable de réaliser ce qu’elle avait fait et en plus, voyez le résultat. Le seul point positif : Diaz et Isis savaient très bien se tenir lorsqu’ils le voulaient… tout était dit. Le jeune patron ne pouvait s’empêcher de soupirer intérieurement, le reste de la famille était tellement imbuvable. Dire que Stella devait les côtoyer si souvent. De quoi déprimer toute sa vie. Alors il faisait de son mieux pour répondre présent lorsque sa cousine préférée avait besoin de lui. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui.

Lorsque Stella lui avoua se retenir avec lui, Diaz prit une pose dramatique. « Diantre que je suis l’homme le plus chanceux du monde. Tant d’effort de la part de son altesse à mon égard. Je devrais mourir d’honneur. » Ouais, il en faisait un peu trop, mais c’était justement cela qui rendrait sa pitrerie drôle. Le léger rire de Stella apaisa quelques peu le jeune homme, il aimait la voir ainsi, non figée dans un rôle qui l’éloignait de ce qu’elle était réellement.

L’attention et la réponse quant à la question de Diaz le fit sourire, il savait qu’il pouvait compter sur elle et elle sur lui. Déposant son front sur celui de sa famille, il lui répondit un simple « Merci. » qui voulait tout dire. Diaz voulait se préparer à toutes les possibilités, il ne savait pas de quoi était fait l’avenir et le lien qui le liait à l’angelot était tellement torturé et malsain que la fin de cette histoire était impossible à prévoir.

Diaz rigola aux paroles de Stella, Chimera avec la couronne ? Diable non. Il faudrait la tuer. « T’inquiètes pas, jamais elle ne montera sur le trône qui est tient. Je ferais tout pour cela… qu’importe de quoi il s’agit. Tu es née pour gouverner et nul autre que toi ne saurait remplir ce rôle. » Déposant un baiser sur sa main, il ajouta : « Ma petite Queen. »