Douce journée, doux printemps, doux… rien de tout cela. La seule chose de douce que Nicotine avait pu toucher aujourd’hui, c’était le pelage d’un chat qui passait par là. Et encore, ce dernier avait griffé la vieille dame qui se mit à l’insulter de tous les noms, avant de repartir faire sa petite vie, panier en main. Oui, elle se promenait, vêtue d’un bas de jogging rose, d’un t-shirt blanc marqué : « Who run the world ? My ass ! », et d’une veste à palettes dans les tons argent. Sa belle chevelure bouclée prenait de la place, malgré sa visière qui la protégeait du soleil.

Marchant tranquillement dans les rues de Mélody, elle saluait les gens qui lui parlaient, conversait avec plaisir en leur compagnie, quitte à faire des selfies. Il fallait l’avouer, la mamie, c’était une star… à sa manière. Son existence était connue, il était certains, mais sa réputation… c’était autre chose. Qui aurait réellement apprécié être en sa présence ? Beaucoup de monde en vrai. Nicotine aimait donner des conseils, bien que parfois… ils étaient clairement borderlines. Il fallait bien s’accrocher pour avoir une conversation avec la vieille dame.

S’approchant de ce qu’elle pensait être une personne, Nicotine commença à demander des pommes. Elle n’était pas folle, des pommes étaient bien présentes. Après plusieurs minutes, la vieille dame perdit patience et s’exclame : « Mais enfin, ce n’est quand même pas compliqué ce que je vous demande ! Je souhaite trois pommes et demi, c’est tout ! Roh, vous n’êtes pas très commerçant Monsieur. Je sens bien que… ah, mais non attendez… vous ne ressentez rien du tout en faite… êtes-vous mort ? Si c’est ça, vous ne pourrez plus vendre de pomme vous savez, ce n’est pas bon pour le commerce ça. » Replaçant ses énormes lunettes sur ses yeux, elle ne comprenait pas qu’elle s’adressait à un magnifique pommiers, bien plus vieux qu’elle.