HEART ON A SLEEVE - @Dean Peterson  

La veille avait été éprouvante pour Diaz. Lui qui voulait faire plaisir à sa meilleure amie en se rendant aux festivités permettant la célébration du printemps… peut être aurait-il été préférable qu’il s’abstienne. Tant de monde et de pensées ou émotions en tout genre. Ce n’était vraiment pas pour lui. A l’archange au moins il pouvait s’isoler dans son bureau lorsqu’il en ressentait le besoin, pas là.

Le fae était ensuite rentré, et avoir retrouvé celui avec qui il allait passer le reste de la nuit lui fit un bien des plus fous. Une douce étreinte réconfortante et apaisante. Pas de pensées superflues, du désir et de la passion faisant évacuer le stress et toutes les énergies négatives. Pour beaucoup ce lien pouvait sembler étrange s’ils l’apprenaient mais pour les deux hommes, c’était juste naturel. Son meilleur ami avait bien bu la veille, ce n’était pas son genre. Étrange de constater que les rôles c’étaient inversés sur le coup. Habituellement, c’était Diaz qui vidait bien des quantités de liquides alcoolisés. Histoire d’oublier, de se soûler, de s’endormir plus vite.

Dean, c’était ainsi qu’il se prénommait, avait toujours manqué à Diaz depuis leur séparation à l’orphelinat et pourtant, il avait fini par s’y faire. Tout du moins il le pensait. Depuis les retrouvailles, Diaz avait du mal à se passer de son meilleur ami. Même si c’était juste pour être présentement ensemble, le savoir à ses côtés lui faisait toujours beaucoup de bien.

Les yeux hypnotisant du ténébreux s’ouvrirent lentement. Sa main palpait les draps encore chaud du second corps qui les avaient caresser pendant l’échange nocturne. Le vide répondait présent. Un élément dont il se serait largement passé. Une existence détestable à son goût. Grognant, le fae se frotta les cheveux tout en se redressant pour observer la pièce… elle aussi vide de la présence qu’il aurait tant désiré.

Une chance qu’aucune marque infligée par l’angelot n’était présence ces derniers jours, Diaz avait été impulsif avec Dean et n’avait pas vérifié la présence de bleu ou autres marques. Si ce dernier avait vu quoi que se soit, des questions bien embarrassantes auraient été présentes et Diaz n'en voulait pas.

Se levant contre son gré, le fae prit une bonne douche avant de se vêtir les premiers vêtements qu’il trouvait : un jean troué et un débardeur noir.

Il se dirigea vers les escaliers pour descendre en baillant, le réveil était difficile. Il aurait préféré rester dans les bras de son amant et se réveiller en délicatesse avec des baisers… comme si c’était leur genre. Peut être qu’un jour il le lui dirait. Peut être que Dean trouverait cela stupide ? Sans avoir posé la question, le fae ne pouvait pas savoir.

Sentant l’odeur de cigarette, Diaz afficha un léger sourire. Les habitudes avaient la vie dure. La voix de Dean… une douce mélodie qui faisait craquer le brun. A sa question, Diaz n’eut pas réellement le temps de réponse, trop lent. Il observait les pancakes et le café suite aux dires du bel homme qui ne lui donnait qu’une envie folle : le prendre dans ses bras et l’embrasser. Frustré, Diaz se sentait fou de toujours se retenir. S’il y avait bien une chose qu’il apprenait avec Ophélia, c’était que parfois, être soit faisait du bien. Et c’était vraiment le cas avec Dean.

S’approchant d’un pas tranquille mais sûr, Diaz ne se fit pas prier. Il se dirigea vers Dean et le prit dans ses bras avant de l’embrasser. Une douce étreinte dont il avait clairement besoin ce matin, encore plus que tous les autres. Répondant de la même voix douce, il lui adressa avec un sourire : « Ton absence m’a réveillé. » Diaz ne savait pas trop comment serait pris ses actes et il s’en moquait éperdument. Seul le moment présent comptait et il ne voulait pas laisser ce temps passer, le perdre, il devait le graver dans son esprit et dans son corps aussi si nécessaire, afin de s’assurer que c’était bien réel et non pas un doux rêve qui le plongerait dans ses ténèbres au réveil. Alors ses lèvres effleurèrent celles de son amant. Un léger toucher tactile qui se détacha afin de repartir de plus belles sur un véritable échange physique pendant que ses mains se baladaient sur les hanches de son précieux.

Reprenant son souffle, il ajouta : « Tu as bien fait de ne pas prendre de risque, il serait pénible de devoir gérer Marius alors que l’on pourrait faire des choses bien plus… intéressantes pour nous. » Rien de pervers en soit bien que la tournure de la phrase pourrait y faire croire, mais Diaz voulait passer cette journée avec Dean et personne d’autre. Rien de devait pouvoir se mettre entre leur chemin aujourd’hui, sauf si son préférait avait d’autres choses de prévu.

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Il était clair que les retrouvailles du matin étaient intenses, peut être plus encore que ce à quoi le fae s’était attendu. Lui qui pensait à Dean comme un meilleur ami, en réalité leur lien était bien plus fort qu’il ne voulait se l’accorder lui-même. Le déni était présent et pourtant, aujourd’hui, en ce matin de printemps à la douce brise, Diaz voulait franchir les frontières, cesser de se faire du souci pour tout et profiter d’être avec cet être incroyable qui faisait battre son coeur et qui savait l’apaiser. Aussi étrange que cela pouvait sembler, Diaz se sentait toujours plus à l’aise avec Dean qu’avec n’importe qui, même Isis ne faisait pas le poids. C’était un sentiment à la fois étrange, car inexplicable, et enivrant, tant il se sentait bien. Comme si quelqu’un usait de pouvoir de fée de l’esprit pour lui enlever tous ses soucis.

La chaleur de leurs corps enivrait Diaz qui se délectait de chacun des gestes tendres de son proche. Les frissons le parcourant lors du baiser de Dean électrifiait tout son corps, donnant des sensations d’excitations et de satisfactions si intenses que le corps du jeune homme en redemandait encore. Mais il fallait prendre sur soi, ne pas lui sauter dessus ainsi. Diaz voulait prendre le temps de profiter de chaque instant, sentiment et chaque sensation. Et si Dean se lassait de lui ? Cette idée effrayait le fae. Perdre Dean serait la pire des choses qui pouvait lui arriver.

Mais ce qui pouvait surtout le faire fuir, c’était le secret qu’il conservait encore. Un lourd secret qui lui faisait mal, si mal que le courage du jeune homme ne lui permettait plus de le supporter. L’étau se resserrait et bientôt, sans nul doute qu’il dirait toute la vérité à Dean. Les mains baladeuses, Diaz passa ses mains à même la peau de son amant, il n’était rien de plus agréable à son sens que ce contact charnel faisant rappeler la réalité. Oui, tout était bien réel.

Les mots de Dean le sortir de sa bulle physique. La question de la soirée… mais que dire ? Au final pas grand-chose. Dean vit juste, Ophélia avait rendu cela drôle, comme à son habitude. Les gestes s’annonçant aussi, Diaz du se mordre la lèvre pour se retenir. Les mains de Dean étaient désormais sous son t-shirt, enflammant chaque recoin de son corps sur son passage. Voilà qui était dangereux. Le corps ardent du fae répondait présent à chaque effleurement, la chaire était comme attirée vers ce corps à la fois étranger et connu. Prenant Dean dans ses bras, fermement collé à lui, Diaz déposa à son tour un baiser dans sa nuque, juste sous l’oreille et descendit jusqu’au creux de son corps avec bien des baisers, tous plus sensuels et empli de désir les uns que les autres.

Conservant sa moitié dans ses bras, il lui répondit le sourire aux lèvres : « La soirée s'est bien passé, Ophélia nous a fait une Ophé’, disant qu’elle n’allait pas me sauter dessus et abuser de moi même si j’étais clairement sexy... » Petite pause avec un soupire avant de reprendre : « Cette fille n’a aucun filtre et c’est ce qui est drôle avec elle mais... » Plongeant son regard dans celui de Dean, il porta à nouveau ses lèvres aux siennes. « Il est clair que j’aurais préféré rester avec toi… mille fois. La prochaine fois, clairement, je serais avec toi. On dévalisera la cave à vin à deux. » Termina t-il sur le ton de la plaisanterie avant d’échanger encore un baiser. La conversation et le contact se passait très bien, alors pourquoi Diaz voulait tant tout gâcher et parler de l’Angelot ? Comme si c’était le moment tout foirer et de casser l’ambiance pourtant si romantique qu’il y avait entre eux… peut être était ce cela ? La raison pour laquelle ils n’allaient pas plus loin. Et si une fois l'abcès crevé les choses évoluaient positivement ? Ou à l’inverse, est-ce que Dean serait dégoûté de lui et voudrait mettre fin à tout cela ? Cette idée brisait le coeur de Diaz, brouillant légèrement ses yeux de larmes qui commençaient à se former.

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Ce réveil n’avait plus aucun sens. Diaz ne pouvait dire s’il s’agissait de retrouvaille, de préambule pour reprendre ce qu’ils avaient commencé la veille ou une mise en place de confessions intimes. Tout ce qu’il savait, c’était son bien-être en étant dans les bras de Dean. Cette proximité, ce contact physique qui lui permettait de se décontracter, sentant tous ses muscles se relâcher. Enfin, pour le moment.

L’odeur de Dean… un subtil mélange de gel douche, mais surtout cette odeur de cigarette qu’il avait toujours sur lui était un point de repère pour Diaz. Il savait à ce moment-là où il se trouvait et se sentait en sécurité. Déposant encore un baiser dans le coup de son amant, il pouffa de rire à sa réaction vis-à-vis des dires d’Ophélia. Diaz sentit comme une pointe de jalousie venant de Dean, mais il se refusa à aller plus loin. S’il y avait bien une personne envers qui Diaz refusait d’utiliser ses pouvoirs, surtout sans son autorisation, c’était bien lui, son Dean. Alors Diaz se contenta de ce qu’il avait capté sur le coup, se disant ‘Ne merde pas et contrôle tes pouvoirs, c’est Dean merde.’ Enfonçant sa tête dans le creux de la nuque de celui pour qui il éprouvait tant de sentiments, il sentit Dean continuer cette danse sensuelle qu’ils avaient commencée par leurs contacts physiques. Sentant le sorcier agripper ses hanches, le fae ne put retenir un léger gémissement de plaisir, sentant certains muscles se crisper tant les sensations étaient fortes, son corps s’électrisait. Diaz aurait pu se damner pour conserver cet instant éternellement.

Mais il avait brisé ce bonheur notamment à cause de ses pensées qui divaguaient. Dean ne perdit pas une expression du fae et il fronça des sourcils. Diaz se sentait mal de lui faire subir ça, de le voir ainsi. Soumis à la pire des inquisitions, son regard dans celui du sorcier, Diaz sentit ses forces l’abandonner. Comment résister à ce regard à la fois perçant, hypnotisant, et qu’il connaissait si doux ? Le fae ne pouvait rien lui cacher lorsqu’il l’observait directement dans les yeux comme ça. Tant pis, c’était fini, tout allait être dit. Il verrait bien si le monde autour de lui s’effondrerait ou pas. Diaz lisait bien l’inquiétude dans les yeux du sorcier et la culpabilité l’envahissait de plus belle. Peut-être était-ce à cause des cachets ? Les avoir pris le ventre vite n’était peut-être pas une bonne idée. Diaz n’aimait pas ces antidépresseurs, mais il fallait le dire, sans il ne tenait plus le coup.

Dean lui proposa d’aller dévaliser la cave à vin, son ton un brun moqueur arracha un sourire à Diaz qui comprenait parfaitement ce qu’il essayait de faire. Pourtant, le sorcier reprit, il avait compris que quelque chose de bien plus lourd posait sur les épaules de son amant. Libérant alors le menton de Diaz pour légèrement s’écarter et prendre une gorgée de café froid, le fae ferma les yeux quelques instants et mit ses mains pour les cacher. ‘Mais quel con tu es, tu viens de tout gâcher… encore une fois. Pourquoi est-ce que je gâche toujours tout ?’ Aucun mot ne sortait. Diaz n’y parvenait pas et de toute manière, par quoi commencer ? Ses mots eurent comme un effet de marteau sur de la glace, brisant le coeur de Diaz. Ce dernier sentait une vive douleur morale ne sachant pas comment supporter ces émotions. Heureusement que personne ne pouvait lire ce qu’il ressentait. Même si une partie était visible, ce n’était que la face visible de l’iceberg. Cracher le morceau, Diaz essuya ses yeux pour observer Dean. Il était là, il lui confirma pouvoir lui faire confiance. Diaz le savait, mais c’était difficile, tellement difficile. « Je sais… mais c’est… c’est tellement dur Dean. » Puis, il fondit en sanglot.

Se recroquevillant sur lui, dos courbé et tête dans les mains, les larmes dévalaient son visage. Diantre qu’il se détestait, si faible, impuissant, minable. Il lui fallut quelques minutes pour se reprendre, se redresser et parvenir à dire, tout en étant incapable de croiser le regard de celui qu’il aimait : « Je… personne ne sait à part Ophélia… j’étais ivre quand je lui en ai parlé et elle ne sait pas tout mais... » De nouvelles gouttes tombaient. « Il y a ce gars... » Reprenant sa tête dans ses mains pour remettre ses cheveux en arrière, Diaz inspira un grand coup et expira tout ce qu’il put avant de reprendre. « Je... » Nouveau soupire. « Je suis désolé Dean, c’est tellement difficile pour moi… je ne sais même pas par où commencer... » Les sanglots s’étaient légèrement calmés, et son regard empli d’espoir, espérant de tout son corps que le sorcier serait bien présent pour lui, se posa sur l’interlocuteur en question. Comment lui expliquer ?

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Il n’en revenait pas, Diaz était en train de vider son sac tout en étant sobre, lui qui pensait que ça n’arriverait jamais. Et pourtant, il se surprit lui-même à sentir ce besoin de se confier, de ne plus jamais rien cacher à Dean, comme si cette nuit avait été une révélation pour le jeune homme qui ne pouvait plus penser vivre sans son meilleur ami. Il était désormais clair dans son esprit embrouillé que le sorcier était un membre indispensable à son existence. Tout simplement.

Dean était adorable, patient et tendre avec Diaz. Il ne le brusquait pas, prenant le pleureur dans ses bras pendant que ce dernier en avait besoin. Il lui répéta être présent pour lui, des paroles qui sonnaient comme un soulagement pour son coeur. A l’annonce qu’Ophélia Diaz entendit le souffle de Dean changer légèrement. Prenait-il cela pour une trahison ? Sûrement. Le fae le prendrait ainsi et cela pourrait se comprendre. Mais la vérité était que Diaz n’avait jamais vraiment voulu en parler, l’alcool lui avait fait baisser ses barrières.

Dean le guida pour qu’il reprenne son souffle, hélas l’état de Diaz ne permit pas que cela fonctionne de suite. Ce qui permit de calmer le fae, ce fut les actes du sorcier. Ses baisers, sa proximité, ses mots tendres et réconfortant. Diaz posa sa tête sur l’épaule de Dean, agrippant ses hanches pour conserver cette minime distance qui le rassurait. Ses propres mots ? Comment par où il voulait ? Autant donner le plus gros et ensuite les détails. Voilà qui était sans doute le plus facile pour lui.

Déglutissant difficilement, Diaz parvint à dire : « Il… il m’a forcé Dean. » La voix se tue. Le plus dur était dit ? Non, pas réellement encore. « Autant psychologiquement que… par des actes. » Encore un petit effort et le plus gros du décor allait être posé. Dur réalité qui s’installait. Dire les mots, se souvenir des faits, voilà qui faisait si mal. Et pourtant, à chaque fois qu’il voulait arrêter, Diaz agrippait encore plus les habits de son aimé, il ne serait pas la peau, mais s’il n’avait rien dans les mains, sans doute que le fae se les seraient ouvertes.

Inspirant un grand coup, le jeune homme reprit : « C’était mon coloc d’Alféa… au début on se détestait juste, il n’y avait rien mais… je ne sais pas pourquoi ni comment, ça a dérapé. » Une petite pause, un nouveau soupire suivit d’un baiser dans le coup de celui pour qui lui donnait cette force. « Il a commencé à vouloir tout savoir, suivre mes faits et gestes… j’avais une copine à l’époque avec qui c’était sérieux mais… j’ai eu peur pour elle, il me faisait peur. Donc j’ai trompé Heava et je l’ai quitté ensuite. Je pensais qu’il se calmerait mais… il s’est attaqué à mon mental et avec mes pouvoirs je ne parvenais pas à supporter.. je. » Nouvelle pause. Besoin de respirer. Vitesse accentuée, léger tremblement. Même s’il aimait Dean, c’était compliqué de tout dire. Pourtant il avait commencé, son esprit lui disait d’aller jusqu’au bout, de finir de vider son sac pour se sentir plus léger. « Je me suis retrouvé souvent sous son emprise et il faisait… Il… il faisait ce qu’il voulait de moi. » Souffle coupé. Les larmes étaient de retour. Il était difficile de parler de ce genre de chose, surtout aux personnes que l’on aimait. « Vous avoir retrouvé m’a donné l’espoir Dean et… vivre avec vous c’est comme un bonheur interdit pour moi... » Lâchant sa prise sur les vêtements de Dean, le fae dû s’écarter un peu, faire quelques pas. Se prenant l’arrière de la tête entre ses mains, il se mordait les lèvres et ajouta en regardant Dean dans les yeux, les siens embués d’eau. « Les fois où je me planquais, ou que tu trouvais ça étrange que je sois autant habillé et que je prétextais avoir pris froid… c’était pour cacher les bleus. » Nouvelles rivières. Silencieuses. Le plus gros était dit. Le résumé fait. Ce qui ne pouvait être expliqué directement mais rapidement comprit était que cela durait depuis plusieurs années. Ils avaient vingt-cinq ans… hors Alféa datait de plus de six ans.

Diaz se doutait qu’apprendre tout cela ainsi pouvait faire mal et au vu de son état, il commençait à ne plus rien maîtriser, si bien qu’il ressentait un peu les sentiments de son meilleur ami sans le vouloir. « Je suis désolé Dean, tellement désolé… de vous l’avoir caché… de ne rien te dire. C’était horrible mais… mais comment dire ça. Comment dire que je suis faible et... » Et le jouet d’un homme. Voilà ce qu’il ne pouvait pas ajouter. « Pardon Dean… je je ne contrôle plus rien là… je, je risque de tout ressentir, chui désolé. » Diaz craignait tout. Il craignait surtout le rejet de celui qui comptait le plus au monde pour lui désormais.

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Les mots étaient sortis. Une sorte de soulagement se faisait ressentir pour avoir exprimé tout cela, pourtant tous les mots n’avaient été dits, certains étaient trop douloureux. Heureusement d’autres expressions avaient pu informer des faits, permettant à Dean de malgré tout comprendre le passé.

Diaz appréciait que le sorcier ne l’ait pas interrompu une seule fois, lui laissant le temps de dire les choses à sa manière et son rythme. Pourtant, il avait bien ressentir les désirs de meurtres et les sentiments de haines qui émanaient de son amant. Le fae se souvenait de l’époque où Dean avait lui-même vidé son sac et culpabilisait de ne pas l’avoir fait plus tôt lui aussi… peut-être qu’à l’époque il aurait été plus facile de régler la question.

Tirant son t-shirt jusqu’à ses yeux pour essuyer ses larmes, Diaz avait enfin terminé de vider son sac et là réaction de Dean lui fit chaud au coeur, permettant à des larmes de soulagement mêlé à une légère joie de sortir. Dean lui dit ne pas être faible… ce n’était pas ce que ressentait le fae qui se sentait comme la pire des merdes. Diaz se sentit doucement ramené vers le sorcier. Ce geste lui fit tant de bien qu’il se laissa faire. Les gestes de celui qui soignerait doucement son coeur étaient doux, tendres, agréables et minutieux, comme s’il veillait tenait en ses mains un précieux cristal.

Il ajouta d’autres mots qui firent du bien à entendre, même si Diaz se doutait que tout ne serait pas aussi rose et surtout, pas aussi facile. Diaz se cala dans l’étreinte du sorcier, respirant son odeur, se rassurant de sa présence. Fermant les yeux un instant, il sentit cette tendre caresse dans son dos, chaleureuse et réconfortante. Pourtant, il sentait à quel point Dean se contrôlait. Une puissante envie de tuer froidement et violente. Cela rappelait à Diaz que le sorcier n’était pas un saint, tout comme lui. Pourtant, ces émotions firent du bien au fae qui se sentit entre de bonnes mains. Il sentait que Dean tenait à lui, voulait le venger, le protéger et ses paroles le démontrait. L’angelot qui ne lui ferait plus de mal ? « Hum » Bien évidemment, il n’y croyait pas trop, bien que… maintenant que Dean savait, les choses pourraient changer, du moins Diaz l’espérait.

Serrant son amant dans ses bras et prenant une longue inspiration, Diaz entendit Dean commencer une phrase pour finalement s’arrêter et reprendre sur la pire des interrogations : De qui s’agissait-il ?

Diaz ferma à nouveau les yeux un instant. Voulant prendre ce moment pour se ressaisir. Puis, il répondit d’une voix fébrile : « Il s’appelle Tom. C’est un mortel qui étudiait chez les spécialistes. ».

Caressant à son tour le dos de sa moitié, Diaz prit une profonde inspiration, ses larmes s’étaient calmées et son coeur recommençait à battre à la normale. Il était désormais obligatoire de discuter de tout cela à coeur ouvert, de ne pas laisser de part d’ombres. Toujours dans les bras de Dean, il ajouta : « Je suis désolé de tout avoir gardé pour moi alors que toi… toi tu avais eu le courage de tout me dire… je te promets de ne plus jamais rien te cacher Dean... » S’enfonçant dans le vêtement du sorcier, il ajouta : « s’il te plait pardonne-moi… je t’aime. » Un déchirement sans bruit, un coeur prêt à se briser si cette confession se prenait un mur, car oui. Oui c’était une confession complète et sans le moindre contrôle, Diaz pensait l’avoir dit dans sa tête ces mots d’amours, pas à haute voix.

Se décollant de Dean, le fae n’avait pas encore compris ce qu’il venait de faire. Il regardait sa lumière dans les yeux, l’embrassa tendrement plusieurs fois de part ces rapides petits échanges avant d’enchaîner : « Je vais me battre moi aussi, pour y mettre fin. Je sais que tu veilleras sur moi… mais qu’est-ce qu’on peut vraiment faire ? Je ne veux pas que les Heivoris l’apprenne, surtout pas, surtout pas Elain… Son regard, je ne pourrais pas le supporter. Les autres de la coloc' encore... peut-être, mais elle... non. Je ne peux pas lui dire. » Diaz connaissant sa mère d’adoption savait que l’amour qu’elle lui porterait ferait mal, très mal et pourtant, le mieux serait justement qu’elle sache puisque dans sa position, avec ses relations, Elain était la mieux placée pour faire quelque chose.

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Diaz se sentait à la fois soulagé et idiot. Comment pouvait-il espérer voir Dean sauter de joie, lui sauter dans les bras et lui avouer ses sentiments, pourquoi le ferait-il ? L’information comme quoi il avait fait sa déclaration à haute voix lui était encore inconnue. Sinon bonjour la gêne et surtout la confusion. Toute cette conversation était devenue déjà si étrange que Diaz ne savait pas si l’esprit de son ami n’était pas complètement embrumé. Pourquoi diable avait-il tout sortit de la sorte. Les deux garçons devaient avoir besoin de temps en réalité pour se poser et remettre leurs esprits en place. Que les idées s’organisent et s’assemblent de manière concise et non pas comme un tas de brouillon dans lequel il était assuré de se perdre.

Diaz sentait des émotions chez Dean, mais son état ne lui permettait pas de réellement les comprendre. Seule la confusion était présente. Avait-il bien fait de parler ? Diaz se posait tant de question que son cerveau commençait à fumer intérieurement et un mal de crâne à se taper les murs s’installait bien confortablement.

Diaz savait qu’à la base ils étaient amis, un peu plus même étant donné leurs proximités et tous les actes matures qu’ils réalisaient entre eux. Était-ce mal ? Non commun en tout cas, c’était certain. Diaz ne voulait plus de tout cela, devoir garder secret ses tourments, ne pouvoir toucher Dean que lorsqu’ils étaient entre eux, faire semblant d’être quelqu’un qu’il n’était pas. La lassitude l’avait pris et greffée sur lui. Désormais, c’était quitte ou double. Soit il changeait, soit il s’enfonçait dans les ténèbres pour le reste de ses jours. Et il y avait encore cette histoire de géniteur.

Diaz reprit sa tête dans ses mains, plus rien n’allait dans sa vie. Dean ne l’avait pas repoussé pour les baisers, avait confirmé qu’il ne dirait rien à Elain. Un soulagement se fit sentir. Diaz soupira.

Lorsque Dean le remercie de le lui avoir dit, Diaz pensait qu’il parlait de l’angelot, alors, un  léger sourire aux lèvres, il lui répondit : « Merci à toi de m’avoir écouté. Je ne pouvais pas continuer à te le cacher. Ca faisait trop mal. » Le contact physique faisait du bien à Diaz, sentant les mains de Dean, il ne put s’empêcher de déposer des baisers sur ses mains, douces et fines. Sensuelles pour toutes personnes l’aimant comme l’aimait le fae. Yeux dans les yeux, Diaz se sentait aspiré par ce regard qu’il aspirait à admirer tous les jours.

Les mots étaient difficiles pour les deux hommes, mais entendre cela… redonnait espoir et confiance au fae de l’esprit. Ce dernier laissa le sorcier terminer, l’estomac se nouait à la citation de Tom, mais il prit sur lui, il devait avancer et se détacher de cette emprise qu’il avait sur lui. Les derniers mots rendirent Diaz complètement impulsif. Il ne savait pas pourquoi, mais c’était comme s’il avait toujours attendu ses mots. Dean ne voulait plus que Tom le lui prenne.. à LUI. A lui, oui, ce sentiment, cette sensation, c’était ça. Plongeant son regard dans celui du sorcier un instant, Diaz sentit tout son corps brûler d’un sentiment que jamais il n’avait connu, pas même avec Heava. L’instant pu paraître une éternité, bien que pour le fae, une éternité serait encore trop courte pour être ainsi avec sa moitié.

Portant lui aussi ses mains sur les joues de Dean, il portait son regard sur chaque recoin de son visage, comme s’il le découvrait pour la première fois. Rapprochant son corps, il n’existait plus de distance entre eux, si bien que Diaz déposa un baiser sur le front du sorcier, puis le haut des yeux, descendant ainsi jusqu’à ses lèvres par plusieurs rencontres entre leurs peaux. Replongeant son regard dans les pupilles tant chéries, Diaz termina la course de ses lèvres sur celles du sorcier pour une danse endiablée et infinie, refusant de laisser ce moment duré une seconde. L’échange devait être au plus intense et réel. Diaz mettait tous ses sentiments, comme une mise à nu incontrôlable et ardente, qui pourrait faire rougir la plus prude des catins. Agrippant fermement les fesses de sa moitié, Diaz changea de secteur pour s’en prendre au cou, puis à la nuque de celui qui lui faisait vibrer tout son être sans la moindre exception. Le temps dura un instant, l’instant dura des minutes et seuls les bruits de leurs gémissements étaient audibles à travers la maison.


L’instant T prit malheureusement fin à la grande déception du lanceur, pour une raison bien importante, sa réponse. Ses yeux démontraient sa décision, son assurance. « Je sais qu’on va trouver… je ne ferais pas marche arrière Dean. Je veux être avec toi et seulement toi. » Là encore, il ne pensait pas à une déclaration, cependant, tous ses mots et gestes hurlaient à cela.

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Diaz ne sentait plus que les battements de son coeur. Son esprit embrouillé ne savait plus quoi lui dicter. Seuls ses pulsions charnelles s’exprimaient. Peut-être était-ce de trop. Le fae s’enivrait de cette étreinte, de ces sensations qui le nourrissaient, grandissant ses espoirs. Entendant celui qui le faisait s’embraser de l’intérieur, Diaz ne put se stopper. L’intensité des baisers s’était faite, la palpation du sorcier par l’excité ne faiblissait pas. Le fae ne sentait même pas qu’il était en train de transmettre ses propres sentiments à l’être lui inspirant l’espoir. Doux instant des plus plaisants, Diaz ne désirait qu’une chose à l’instant T, reprendre les activités de la nuit passé, laissant tout tomber pour juste subvenir à leur attirance mutuelle, délaissant la réalité pour quelques instants.

Un bruit de couloir résonna, mais pas assez fort pour que le fae s’y intéresse, trop pris dans le feu de l’action. Tandis que le sorcier scrutait d’où venait le bruit, Diaz retourna ses lèvres sur la nuque de son amant, absorbé par son ardeur.

Rapidement repoussé, Diaz sentit soudainement le froid, la tristesse et un amer sentiment d’abandon, de fin, de cassure. Une phrase bateau qui résonnait négativement aux oreilles du fae, sentant quelque chose en lui de déplaisant, de blessant. Observant le sorcier, Diaz ne trouvait pas les mots, commençant seulement à se rendre compte de ce qu’il venait de faire. Ressaisissant rapidement ses pouvoirs, il déglutit difficilement. Il se sentait sale, mal à l’aise, horrible d’avoir fait ça à son meilleur ami dans ces circonstances. Il avait l’impression d’être comme l’angelot. Diable que le fae se sentait mal.

Nouvelle phrase, besoin de réfléchir… à quoi ? Il semblait d’accord pour l’aider pourtant. Prenant sur lui, Diaz sentit son coeur comme se déchirer. Ce qu’il craignait arrivait. Dean le repoussait. C’était compréhensible après tout. Confesser tant de choses, si difficiles à écouter, comprendre et surtout encaisser. Se retrouver à se faire limite sauter dessus par son amant en proie à un besoin d’affection et de sécurité indescriptible… C’était beaucoup, c’était impossible. Mais Diaz ne savait pas qu’en réalité Dean faisait allusion à sa déclaration d’amour.

Les yeux dans les yeux, Diaz voyait cette supplique muette. Fermant ses pupilles, il se contenta de hocher de la tête, pour dire qu’il avait compris. Pas nécessairement ce qui devait réellement être, mais le fae avait enregistré un message : foutre la paix à Dean et prendre du recul. Au final, possible que la seule solution soit qu’il s’occupe tout seul de ses problèmes. Oui, sur le coup, l’idée lui paraissait logique. Après tout, pourquoi imposer cela à son meilleur ami ?

Ne pouvant plus regarder ce dernier en raison des sentiments négatifs que le fae éprouvait envers lui-même, Diaz préféra lui tourner le dos lorsque la porte s’ouvrit. Faisant mine de prendre une tasse pour se faire un café, Diaz affichait un sourire à la vue de la personne entrant : Minju. « Hey Min’, comment ca va ? » Ton enjoué, yeux fermés, le rôle de la personne n’ayant aucun souci devait être en place immédiatement. Pourtant les pouvoirs du fae ne suivaient pas. Diaz commençait à tout sentir. Les larmes remontaient encore aux yeux. Il ne fallait pas pleurer.

Vêtue comme à son habitude, la jeune femme arborait un chignon très rapidement fait. Elle semblait étrange, les yeux écarquillés. Septique, Diaz lança un regard à Dean avant de revenir à Minju. « Minju ? » La jeune femme se mit à pleurer avant de répondre :  « Diaz… j’ai réussi… j’ai retrouvé ton père biologique !!!! » Dernier mot hurlé comme une hystérique, la jeune femme semblait plus que ravie. Elle sautait sur place, tapant dans ses mains où logeait son téléphone et reprit de plus belle sans laisser le temps de réagir :   « Je mérite trop un super bon café ! Oh la la, faut trop que je vous raconte ! Alors, en fait, j’ai fait des recherches de témoins par rapport à quand tu avais été déposé à l’orphelinat et j’ai trouvé un témoin qui m’a parlé d’une femme. Même qu’elle la connaissait, trop bien. » Joignant les mots aux gestes, la demoiselle bougeait sans cesse.  « Donc j’ai retrouvé l’adresse de la dame, qui est mariée et j’ai commencé à poser mes questions. Je dois avouer qu’ils n’étaient pas très contents de me voir, et ils semblaient flipper quand j’ai posé des questions sur toi. » Observant les deux garçons chacun leur tour, elle ajouta :  « C’est pas eux hein… Oh mais non Diazou ! »

Diaz ne bougeait plus, les larmes commençaient à couler. Il ne voulait pas entendre ça, pas maintenant. C’était comme si tout lui tombait dessus en même temps. Se reprenant alors qu’elle venait lui faire un câlin, il le lui rendit et prit ses distances en lui répondant : « Ce n’est rien, juste… je ne m’y attendais pas du tout. » Il fit style que ça allait, que c’était juste du bonheur. Essuyant la vérité d’un revers de manche, il lui proposa de faire son café pendant qu’elle continuait. Acceptant, la jeune femme reprit :  « Et donc… ah oui. Du coup, j’ai un peu tiré les vers du nez à ce couple, menaçant de faire un article si je n’avais pas mes réponses, comme quoi ils avaient abandonnés un bébé. » S’arrêtant, Minju se tourna vers Dean pour ajouter :  « Tu aurais dû voir leur tête ! On aurait dit nous gamins quand on se faisait chopper après une connerie. » Puis elle éclata de rire.

Diaz sourit entendant cela. Et déposa une tasse pour lancer le café de la jeune femme pendant qu’elle continuait.  « Du coup, ils ont craqué. En fait, c’est ton père qui, selon leurs dires, ne supportait pas d’avoir perdu la femme qu’il aimait, donc ta mère… désolée elle n’est plus de ce monde du coup… elle est morte à ta naissance… Mais donc ton père t’avait confié à ce couple. Mais ils ont dit qu’ils avaient eut trop peur de se faire attaquer et tuer si ton oncle découvrait cela. J’ai pas trop capté pourquoi mais bon. » haussant les épaules, Minju inspira, ouvrit grand ses bras et annonça : «  Ton papa c’est Fox Vanserra ! »

Bruit de tasse se cassant à même le sol suite à une chute silencieuse. Café renversé, s’étalant sur le carrelage en prenant bien ses aises. Un Diaz avec un regard ahuri, tremblant et les larmes à nouveau aux yeux. Avait-il bien entendu ? Fox Vanserra ? Le chef des armées ? Vanserra ? Cette famille-là ? Se tenant contre le comptoir où logeait la machine à café, Diaz se redressa d’un coup, partant en direction de la porte avec juste : « Me faut cinq minutes. » Difficile à digérer ? Pensez-vous ! Tant de questions qui se bousculait dans sa tête. Il comprenait à l’instant ce que Dean devait ressentir après ses propres révélations. Rien n’allait, plus rien. Sortant de la maison, il s’assit sur les marches  s’y trouvant et enfui son visage entre ses mains, ne pouvant retenir ses larmes, plus chaudes et présente que toute cette matinée.