Je reviens, je vais prendre un verre. S’écrie Chimera, tentant tant bien que mal de couvrir le son de la musique trop forte de sa voix. Elle n’est pas certaine que ses meilleurs amis l’aient réellement entendue mais l’échange de regard leur a néanmoins fait comprendre qu’elle revenait. Perchée sur ses talons, la princesse les regarde un instant et envie leur voluptueuse liberté avant de se diriger vers le bar. Elle ne sait pas pourquoi elle a accepté de venir. Usuellement, la fée n’est ni adepte des boîtes de nuit ni une adepte de la fête tout court : elle préfère les soirées à siroter un verre avec ses amis autour d’une table, où les discussions vont bon train qu’apercevoir les danses lascives de ceux alcoolisés. Enfin si, elle sait pourquoi : sans compter que ses amis semblent ravis qu’elle ait accepté de les accompagner, ces derniers ont surtout jugé qu’il serait bon qu’elle lâche un peu de zeste. Comment leur en vouloir quand ils l’observent s’éreinter au travail. Alors, elle fait l’effort, pince les lèvres et dévoile son plus beau sourire - hypocrite, ça va de soit - quand on vient lui adresser la parole. Chimera s’infiltre dans la foule, attendant au bar, glisse une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et soupire devant l’attente pour récupérer un simple verre qui coûtera une vraie fortune. Un jus, s’il vous plaît. Elle a presque l’impression qu’on la juge à demander un si simple verre mais elle s’en fiche : boire à s’oublier et se ridiculiser ? plutôt mourir. Enfin, à priori, ça ne semble pas de l’avis de tout le monde. Parce que dans cette histoire, un inconnu se sent suffisamment chevalier servant pour venir la conseiller. Un jus, vraiment ? Crois-moi ma belle, l’alcool te donnera des ailes. C’est plus fort qu’elle : il y a un regard qui le juge sévèrement quand une arabesque étire ses lèvres. Message contradictoire car son sourire encourage l’homme à lui lancer ce qu’il croit être un sourire éblouissant. Elle retient l’envie urgente de rouler des yeux mais ne retient pas la langue sournoise : Merci de tes conseils mais ravive ma mémoire… T’ai-je demandé de donner ton avis ? - Non mais tu… - C’est bien ce qui me semblait, abstiens-toi la prochaine fois. Elle récupère son jus, fait biper son téléphone dans un paiement sans contact et se détourne, la paille coincée entre ses lèvres carminées, les cheveux volant dans un mouvement d’arrogance, laissant pantois l’idiot du village. Les talons claquent pour tenter de s’éloigner mais son interlocuteur semble en avoir décidé autrement. Eh attends! Sur le Chaudron, sérieusement ?! Je ne voulais pas te déranger, princesse. T’as juste besoin de te détendre un peu si tu vois ce que je veux dire. Princesse sur sa bouche n’a rien d’une marque de respect et sans doute qu’il ne l’a pas reconnu. Tant mieux. Chimera ouvre la bouche, s’apprête à le rabrouer dans une froideur royale, quitte à en devenir mesquine mais il y a cette voix qui retentit et qui lui sauve la mise. Et si l’idée même d’être une demoiselle en détresse lui hérisse le poil, la présence même de celui qu’elle reconnaît comme étant le seigneur de la Night Court, fait étirer un sourire réel sur ses lèvres. Un sourire qui se teinte d’une fierté malvenue quand le visage de l’inconnu se décompose. Son regard croise celui de Rhysand et la princesse croise les bras contre sa poitrine : Avais-je l’air d’avoir besoin d’être sauvée ? La remarque parait critique et fuse aussitôt mais elle sait aussi que Rhysand ne s’en offusquera pas : c’est ainsi entre eux, il saura lire entre les lignes et comprendre ce remerciement dissimulé. Still a pain in the ass. Ca ne changera jamais ça, son bel emmerdeur.

N'étant plus un grand fan des clubs de nuit, il s'est fait tirer de force et contre son gré par ses amis à lui. Ils étaient venus ici pour des affaires politiques, mais il ne sait comment il s'est retrouvé dans cette situation. La musique était tellement forte et pas forcément à son goût, le corps féminin qui se frottait à lui ne lui déplaisait pourtant pas. C'était une inconnue, et mieux vaut quelqu'un qu'il ne connaît pas pour ne pas trop s'attacher. Sirotant son verre de liqueur alors qu'il bougeait à peine le corps au rythme de la musique. Il sentit alors une présence familière, non loin de lui. Mais ce n'était pas celle de ses compagnons, et encore moins celle de ses ennemis. «Tu m'excuseras chérie, ça sera pas long. » d'un sourire charmeur il caressa la hanche de la jeune femme, avant de s’éclipser difficilement vers le bar. « ne tarde pas...». Elle disait cela de sa voix sensuel, venant même déposer un baiser auprès de ses lèvres, le tenant toujours par le bras. Cette femme n'avait pas l'air de vouloir le lâcher. Il lui fait signe avec la tête, toujours en restant polie sur les bords, il n'aimait pas les femmes qui lui collent, ça devient presque épuisant. Il réussi enfin à se retirer de son emprise, donc il s'avance passant entre les corps déjà saoulés, il se dirige curieusement vers ce qui semble être une intéressante personne. Son instinct ne se trompait jamais, c'était son point fort après tout. Néanmoins, ce qu'il voit ne semble pas lui plaire, la jeune fée semble être détresse alors que le barman ne veut pas la lâcher. Pas besoin de réfléchir, naturellement et d'un air tout aussi élégant ses pas le menèrent jusqu'à la demoiselle alors que son regard s'assombrit quand fait son apparition derrière la jeune fée. « Tiens donc, je te cherchais. » d'un sourire séduisant au coin à chimera, et d'un regard qui brûle la peau à l'autre. Le serveur ne se fait pas prier et disparaît hors de sa vue. Bon débarras! Sans s'attarder sur ce guignol, son attention se porta aussitôt sur la princesse qui vient tout d'abord lui faire des reproches. Bien sûr, il a failli entendre un petit merci sortir de ses lèvres, mais il n'avait pas l'air d'aboutir. « Allons, c'est lui que je suis venue sauver de tes griffes! » s'exclama Rhysand d'un air faussement dramatique. « Anytime for my gorgeous nemesis. » il finit sa parole en finissant son verre avant de le déposer sur le comptoir. C'était toujours comme ça avec eux, ça partait en reproches prenant la forme de drague comme d'habitude. Il appuya alors son avant bras sur le bar, la quittant des yeux une seconde pour balayer la foule avant de reposer son beau regard sur elle. «Alors on s'ennuie déjà des bouquins ? Oh laisse moi deviner, il y'en à un quelque part dans ton sac?». C'était sa façon de lui demander ce qu'elle faisait ici, mais bien-sûr, il ne lui donnera jamais la satisfaction d'être curieux. Ils se rassemblaient d'une certaine façon, tout les deux accros à leurs travail et ne prêtant pas trop attention à leur vie sentimentale et encore moins à vouloir s'amuser à gauche et à droite. Rhys ans voit celà comme une prête de temps, qui se tient d'ailleurs en face de ses ambitions à vouloir donner le meilleur de lui même chaque jour. Donc eux qui se trouvent ce soir dans un endroit pareil, c'était inattendu faut le dire.

Il y a un sourire qui brûle ses lèvres ; un sourire qu’elle retient pour ne pas lui offrir contentement mais qui fait trembler la commissure de ses lèvres. Aussi bien piquée que contentée par ses mots et sa présence, Chimera doit bien avouer que retrouver Rhysand ici, alors qu’elle commençait fermement à se demander pourquoi elle avait accepté d’accompagner ses amis, semble remettre en doute son propre questionnement. Mes griffes ? Tu devrais peut-être t’enfuir alors… Sait-on jamais quel terrible acte je pourrais te faire subir.. Le haussement de sourcil qu’elle lui offre n’appuie que cette hypothétique torture alors que finalement, en l’entendant l’appeler ainsi, sa bouche se fend cette fois-ci en un réel sourire, brisant le visage de grande neutralité qu’elle tente par tous les moyens de s’imposer. Le High Lord fait partie de ces rares personnes à réussir à faire s’exprimer sur le visage de la princesse de réelles et sincères réactions. Et pour éviter de lui donner toute satisfaction, la fée préfère le noyer dans son verre de jus de fruit et faire disparaître l’arabesque sous le goût du jus de fruit. Sa question cache un réel intérêt de savoir ce qu’elle fiche ici et si le tout est dissimulé sous un pic usuel entre eux, la brune doit bien avouer apprécier de voir que son “sauveur” lui porte un réel intérêt, loin de la sensation usuelle d’être un second choix. Mais, évidemment, la Holstein ne l’avouera jamais. Mes bouquins auront toujours plus grand intérêt que toi Rhysand. Pourquoi crois-tu que je m’obstine à en emporter un partout où je vais ? - Parce qu’elle pourrait vite s’ennuyer à rester là, observer les autres danser lascivement et ne pas y comprendre le sens qu’ils y trouvent. Son regard dévie faire ses deux amis qu’elle aperçoit un peu plus loin derrière Rhysand et d’un mouvement de la tête, lui indique leur présence. Le livre me démange mais je leur ai promis de lâcher un peu du leste ce soir. Comprendre ici qu’ils sont la raison de sa présence inhabituelle dans ses lieux. La brune s’appuie contre le comptoir où elle repose son verre vide. Perchée sur ses hauts talons, elle prend quelques secondes pour l’observer dans l’obscurité de la boîte. Malgré la nébulosité de l’atmosphère, ses yeux percent d’une étincelante intensité, si caractéristique qui, Chimera en est sûre, a dû faire perdre la tête à bien de nombreuses demoiselles ce soir - comme ça lui était arrivé une fois de la convaincre d’en vouloir plus. Alors ses yeux cherchent du regard quelconque présence qui pourrait justifier la présence de Rhysand ici, dans un lieu qui lui semble tout aussi étranger à lui qu’à elle. Parce qu’après tout, ils se ressemblent : deux acharnés du travail qui ne prennent pas de temps pour ce qu’ils jugent ouvertement comme des futilités en travers de leurs ambitions personnelles et qui pourtant aimeraient bien se faire charmer définitivement le coeur. Ses propres yeux brillent de curiosité quand son intérêt se veut subtilement oublié par une nouvelle remarque : Je sais que tu es charmé par ma personne mais tu feras attention, venir ici pour me retrouver relèverait presque de l’obsession. Bien sûr que ce n’est pas le cas, elle le sait pertinemment. Cependant, dans toute cette foule, ils préféraient s’ennuyer ensemble que seuls, malgré la présence de leurs amis. Et peu importe la signification que cela peut bien emprunter, ça lui convient très bien ainsi.

Il y avait aussi autre chose qui se tenait en face d'eux, leurs égo, ni l'un ni l'autre pouvait le mettre à l'écart. Sinon, ils auraient pu facilement se passer encore plus de choses entre eux. Amusé par la situation, Rhys était agréablement content de la croiser ici, il a même abandonné son plan de cul pour ce soir. « Oh… tu me rends curieux maintenant vu que j'ai toujours adoré tes griffes.» Il ne fallait même pas se questionner à quoi il faisait allusion, parce qu'elle le savait très bien. Avec ses paroles il réussit à débloquer le fameux sourire de la petite fée, c'était rare mais il en était toujours ravi de voir son beau sourire. Pour ne pas non plus lui donner la chance de glorifier ce moment, la voilà à occuper sa bouche avec son jus. Celà lui fait échapper un rire sincère, lui aussi arborait des sourires à tout le monde mais peu méritent celui-ci. Il en avait pris l'habitude avec son statut de high lord. Ne jamais laisser aucune personne voir votre faiblesse, et surtout pas vos ennemis. Il vient aussitôt faire son curieux, comme son habitude à dissimuler son réel intérêt entre les mots mais bien-sûr Chimera comprenait ce qu'il voulait dire. Puisqu'elle vient de lui offrir une si jolie réponse dis donc. « Quel terrible choix que tu fais la Chimera ! Je peux faire bien beaucoup de choses qu'une bibliothèque toute entière. » le mi-illyrien la connaissait assez pour l'imaginer lire dans un endroit pareil, à envoyer royalement foutre tout le monde. Il avait suivi son regard pour apercevoir quelques-uns de ses amis, en train de danser et s'amuser, c'était bien l'intérêt de cette soirée voyons. Il hocha longuement la tête en écoutant ses dires, bien qu'entre eux, ils aient fait la même chose. Lui aussi est venu accompagné ou plutôt tiré par ses amis ici, on voyait de loin Cassian et Mor entrain de s'amuser. Après un petit travail au royaume, ils étaient pas prêts à quitter les lieux avant de bien en profiter, donc Rhys avait cédé à leur caprice. Sentant un regard sur lui, il tourna la tête pour redécouvrir la jolie princesse en train de l'observer. Il lui offre son sourire habituel à faire tomber n'importe qui, alors qu'il déboutonne les premiers boutons de sa chemise noir. Ce n'est pas comme s'il voulait montrer le tatouage sur sa clavicule mais il faisait extrêmement chaud dans ce genre d'endroits. Aussitôt, la demoiselle revient à l'attaque pour ne jamais le laisser s'en lasser de sa présence. C'était l'une des rares femmes à qui il appréciait la compagnie. Doucement, le grand seigneur se rapprocha d'elle pour n'être qu'à quelques centimètres de son visage. Il observa ses traits harmonieux avec ses magnifique yeux violets, avant de venir se pencher tout près de son oreille pour chuchoter : « Je trouve juste que mon corps sur le tien est encore plus resplendissant. Celà me semble que ça à dépasser l'obsession, tu ne trouves pas Goergeous? » Sa joue brûlante frôlant la sienne alors que son souffle chaud lui chatouillait l'oreille. Encore des taquineries sans jamais s'en lasser, mais une vérité profonde se cachait entre ses mots. Rhys ne disait pas juste les choses pour parler, il était joueur et Chimera le savait très bien plus que quiconque. Sa main avait pris le verre que le serveur vient de remplir, avant de s'écarter d'elle tranquillement comme si de rien n'était. Il avait rejoint ce nectar à ses lèvres pour rafraîchir son clapet, alors qu'il gardait toujours un œil sur la brunette. À l'écart de tout le monde, on dirait qu'il n'y avait qu'eux dans cet endroit.

Hum hum si tu le dis Rhysand. J’ai bien du mal à imaginer ce que tu peux apporter qu’une bibliothèque ne peut pas faire. En réalité, Chimera a bien des idées mais jamais elle ne dirait à voix haute que selon la proposition, peut-être aurait-elle préféré sa présence à lui que celle d’un bon bouquin. Et la preuve étant, après s’être intéressé mutuellement à leur présence respective entre ces murs, après avoir aperçu Cassian et Morrigan un peu loin dans la pénombre de le bar nocturne de Diaz, le Grand Seigneur prouve par des actes ce qu’il pourrait apporter de plus que quelques livres diantrement intéressants pourtant. Elle mentirait en disant que le souffle de la Nuit contre l’oreille du Jour ne lui procure aucun délicieux frisson. Et si bien sûr, les anciens amants ont l’habitude de se taquiner ainsi : valser entre flirts et pics, qu’ils n’ont pas été plus depuis déjà un petit moment, la peau transpire des souvenirs de ce qu’ils furent, de leur osmose intime partagée jadis. Biologiquement, Chimera ne peut pas empêcher une respiration qui se coupe, un battement de cœur qui s’arrête. Aujourd’hui, ils  sont peut-être ce qu'il se rapproche le plus d’amis, l’attirance reste et demeure bien réelle. Il le sait Rhysand, il en joue. Il se plaît à alimenter cette étincelle vivifiante entre eux, à jouer avec un rayon du soleil - elle en l'occurrence - qui pourrait enflammer un brasier potentiel. Mais l’égo - parce que par le Chaudron, leur égo à tous les deux étaient suffisamment monstrueux - empêchait la réelle vérité. Peut-être que c’était pour le mieux, car sans cela, certainement que Rhysand et Chimera ne seraient pas les Rhysand et Chimera d’aujourd’hui, à jouer l’un avec l’autre, à s’apprécier tout autant qu’ils s’amusent l’un de l’autre. Alors, pour contre attaquer, la main parfaitement manucurée de la princesse glisse sur le bras du Seigneur et les lèvres s’ourlent d’un sourire en coin à la fois aussi enjôleur que contenu. Je suis désolée de te décevoir mon cher Rhysand mais il me semble que la royauté brille toujours plus que la seigneurie. Aussi, je suis certaine que je resplendirai plus sur toi que l’inverse. Le regard s’accroche et Rhysand pourra sans aucun doute lire l’étincelle d’amusement qui fait briller les yeux bruns de la fée. Sa main quant à elle quitte le bras du seigneur et hèle d’un mouvement un serveur afin de commander une nouvelle boisson. Une boisson - sans alcool of course - qu’elle sirote aussitôt récupérée. Puis-je te demander quelle compagnie as-tu sacrifié afin de te délecter de ma présence ? Son regard cherche Cassian et Morrigan. Eux n’ont pas l’air de te chercher alors j’imagine que tu as encore charmé une pauvre demoiselle qui méritait bien mieux, non ? Et lui aussi certainement méritait bien mieux qu’une demoiselle alcoolisée dans un bar.