C'est le milieu d'après-midi et l'Archange ést fermé. Tout le monde préparant le week end à venir et surtout la soirée. Le Vendredi et le Samedi soirs ont toujours été les moments où il y a le plus de visiteurs et de consommateurs. Le plus gros du chiffre d'affaire devant certainement se faire durant les week-end. Alors Lili, comme à son habitude, fait l'inventaire derrière le bar, s'assurant qu'il ne manquera rien, faisant des aller-retour dans la réserve sous la supervision d'Isis veillant au grain. La plupart du temps elle reste muette, se contentant d'écouter les jumeaux parler ou débattre sur la playlist à jouer durant la nuit. Les autres de la Team vaquent eux aussi à leur tâches seul Diaz manque à l'appel. Lorsque la fée des ténèbres est arrivée au bar il n'était pas là, lorsqu'elle était allé le saluer dans son bureau elle n'y avait trouvé qu'Alisson et Mustapha entrain de parler affaire. La boss suprême lui restait invisible. En y repensant bien maintenant, Dean et Jeff répondaient absents eux aussi. Des affaires ne concernant pas Lili qui était à son post.
Première règle: "Aucune question sur les affaires."

Lili apporte les dernière bouteilles, laissant les mecs se charger de changer les fut de bière bien trop lourd pour son petit gabarit. Lorsqu'elle ressort enfin de la réserve les bras chargé, elle croise enfin le trio entrer. Elle se contente de leur sourire avec un hochement de tête pour les saluer. La fée des ténèbres dénote tellement avec les autres de la bande de Diaz. Elle qui se cache derrière son jean et son pull à col roulé. Elle à chaud en dessous mais refuse de la retirer, ne portant qu'un simple débardeur en dessous. Il est hors de question qu'elle laisse quelqu'un entrevoir les cicatrices ornant son corps. Même le soir, elle porte des t-shirts. Un peu plus sexy mais ne laissant que la peau de ses bras à découvert. Seul Diaz connait la raison à ce choix et ne lui a encore jamais demandé de se dévoiler un peu plus pour aider les clients à consommer un peu plus. Elle lui est d'ailleurs extrêmement reconnaissante pour cela, et aussi pour avoir accepté de l'embaucher.

Alors que Diaz, son patron mais avant tout son ami s'approche du long comptoir sur lequel elle n'est jamais monté pour danser, elle remarque l'expression sur son visage. Une de celle qu'elle ne connais que trop bien chez lui. Quelque chose s'est passé, quelque chose qui le contrarie mais règle numéro une: Pas de question. Tout ce don il a besoin, du moins, ce qu'elle pense qu'il a besoin est d'un bon verre, ou même la bouteille entière, bien qu'il ne soit pas encore seize heures. Du calme et peut-être aussi une oreille attentive, car c'est la base de leur relation à tout les deux. Le ciment de leur amitié. Etre présent en silence ou écouter sans aucun jugement. Des conseils, Lili ne se permettrait pas d'en donner, ne connaissant pas l'univers réel dans lequel vit Diaz, mais être son doudou à serrer fort au besoin. Aucune ambiguïté entre eux, jamais, ils savent, ne s'attirent pas mutuellement de toute façon.  

- Je te sers quoi, boss? se contente-t-elle de dire à son ami lorsque celui-ci arrive au bar, alors qu'elle pose déjà un verre sur un dessous. Elle meurt d'envie de lui demander s'il a besoin d'une oreille mais n'ose pas. Pas devant ses amis. Elle balaie la salle du regard et se surprend à être jalouse de la relation, de ce lien qui les unis tous. Ensemble dans l'adversité, ils forment une famille à toute épreuve. Bien que son demi-frère se trouve en cuisine, elle n'est pas de cette famille, elle n'est là que parce qu'elle travaille dans cet établissement, rien de plus. Et le regard de certains n'hésite pas à le lui rappeler. Ou bien peut-être n'est-ce que son esprit qui lui fait penser cela, qui la fait s'exclure de tous, tout le temps, partout?

Lili reporte son attention sur son ami et remplis le verre de celui-ci, ne le lâchant plus du regard. Au moindre signal elle irait s'enfermer avec lui dans la réserve pour l'écouter s'il en ressent le besoin. Mais la jeune femme naïve qu'elle est espère au plus profond d'elle-même que rien de "grave" se soit produit. Rien qui ne puisse être régler facilement.

Si elle avait été une fée de l'esprit elle aurait de suite sut qu'une verre n'est pas que ce souhaite le jeune homme se tenant assis en face d'elle. Elle aurait même pu le comprendre dés son entrée dans l'établissement. Trop habituée à lui servir du rhum, elle avait posé la question par respect. Alors après la demande, Lili range le verre remplit derrière le comptoir, il sera sans aucun doute bu plus tard par quelqu'un de la petite troupe et se dirige vers la machine démoniaque lui en ayant fait voir de toutes les couleurs lors de sa première semaine de travail ici.

- Ca va. Mensonge. Ca ne va pas bien du tout. Elle angoisse à mesure que passent les jours. La remise des diplômes aura lieu dans quelques mois à Alféa et cela signifiera pour elle la fin de la liberté. Car elle le sait, les sbires de son géniteur l'auront retrouvée d'ici là et à la date échéante il débarqueront en force pour la ramener de force vers son père. Celui-ci lui mettra bien évidemment la raclée de sa vie avant de l'accompagner comme une fleur docile vers l'autel. Alors elle finira soumise à un autre monstre (forcément il ne peut en être autrement, tel est destin) et ne reverra plus jamais ceux qui sont ses amis. Mais elle ne laisse rien paraître, de plus, être au bar, ce soir, cela lui permettra de se vider la tête ne serait-ce que pour quelques heures.

- Toi tu as une tête abominable. Tu manques de sommeil. Inquiète qu'il ne soit en proie à d'effroyables cauchemars ou pire, que le démon en personne soit de retour, elle ne sait trop comment réagir. La plaisanterie n'étant pas son truc, garder le silence serait la solution, mais une amie se doit d'être là, toujours avec le bon mot.
Le café coulé, elle fait l'aller-retour jusqu'à la machine et dépose la tasse sur la coupelle devant Diaz. Son patron a vraiment une tête à faire peur dans son costume noir. S'il n'était pas arrivé en même temps que les deux autres, elle l'aurait cru revenir d'une enterrement.
Ayant remarqué le coup d'oeil du patron à ses employés, elle tente de lui retirer ce qui pourrait être une pression supplémentaire pour lui en nettoyant le porte filtre fraichement utilisé lui cachant ainsi les léger filets d'ombres dansant autour de ses doigts et remontant le long de ses bras couleur porcelaine.
- Ils sont tous au taquet; même dans ton bureau ça semble bosser dur! Les jumeaux aux platines lui cassent un peu les oreilles si bien qu'elle aimerait que les ténèbres se manifestent pour l'enfermé dans une bulle hermétique au son. Chose qu'elle sait pourtant impossible. Mais, jetant un regard aux intéressé elle laisse échapper un petit rire. - Heureusement que je ne travaille pas ici tout les soirs de la semaine, leurs chamailleries arriveraient à me déclencher une dépression. La fée replace le materiel sur la machine à café et va s'asseoir aux côtés de Diaz de l'autre côté du bar.
- Rien de grave j'espère... Une question si mal dissimulée qu'elle détourne ses yeux azur pour regarder avec le plus grand intérêt du monde la rangée de verre accrochés au mur. Elle est curieuse et ne pas savoir est une sorte de torture pour la jeune femme qu'elle est, pourtant, par respect, elle ne le forcerait pas à parler s'il ne veut rien dire. Lui qui est 95% du temps une huître fermée hermétiquement.

- C'est étrange, j'ai l'impression que tu me traite de menteuse, là. Elle l'observe de ses yeux clairs, il a vraiment des petits yeux qui n'ont pas l'air de vouloir rester ouverts malgré leur sollicitation. C'est douloureux de le voir ainsi. Et les mots avec lesquels il enchaine le son d'autant plus. Quel genre de patron travail avec ses fournisseurs la nuit? Non, Lili ne veut pas connaitre la réponse. Il l'a rassure au moins sur un détail. Le Monstre n'est pas en cause cette fois-ci. Elle grimace. Elle aimerait éventrer ce salaud qui fait subir tant d'horreur à son ami, mais en serait-elle seulement capable? Elle, la lâche qui à préférer la fuite plutôt que la confrontation avec son géniteur. Non. Incapable elle aussi. Inutile. Stupide petite chose fragile sans aucun intérêt. Pourtant la colère est là mais si elle la laisse s'exprimer tout deviendra sombre et qui sait combien de temps il lui faudra pour ranger ses ténèbres.

Ah les jumeaux. Une complicité qu'il est difficile même pour les scientifique de comprendre, un lien si solide qu'il est facile de jalouser. Elle n'a jamais été aussi complice avec n'importe lesquels de ses demi-frères et soeurs. Même aujourd'hui, avec Marius, elle n'ose jamais l'aborder, ni avoir de grandes discussions avec lui de peur de lui faire ressurgir de mauvais souvenirs. Elle veut à la fois épargner ça au bel homme qu'il est devenu, mais surtout lui imposer le moins possible sa vision. Car elle est la fille du démon. La louve -pourtant inoffensive - qu'on a fait entrer dans la bergerie du chaperon rouge. Marius a lui aussi enduré les pires horreurs, et si elle en ignore les détails, elle sait qu'en tant que mâle, son père a été d'autant plus cruel envers l'enfant qu'il était à l'époque.

Merde! Les filets d'ombres reviennent, plus épais, autour de ses doigts, remontant ses bras. Elle secoue discrètement la tête espérant que Diaz n'ai rien remarqué, même si le fée a certainement sentit la tension en elle, comme lors de son entrée dans l'immense pièce. Alors elle se reconcentre sur la conversation.
Diaz n'est pas au top de sa forme physique ou mentale et pourtant il est là, à s'inquiéter pour elle qui n'en vaut pas la peine. A lui proposer un emploi à pleins temps ici. Elle a beau adorer cet endroit, elle serait incapable de se passer du bref repos que lui offre la bibliothèque la journée. Certes cela lui fait des longues journées, mais elle arrive à gérer son temps. Ses colocataires eux n'apprécient pas de ne pas avoir leur week-end avec elle mais ils se sont habitués, et souvent ils viennent passer la nuit ici. Et ainsi tous les trois s'observent de loin. Lili voit parfois des choses qui lui déplaisent mais n'en dit rien.
Une fille paumée, voilà tout ce qu'elle est.
Elle inspire et expire lentement les yeux fermer avant de sentir un bras autour de son épaule. Ô un câlin! Et elle sent ses yeux devenir humide dans cette étreinte si réconfortante. Elle refuse de laisser couler les larmes sur sa peau de porcelaine. Par aujourd'hui, même si les mots à présent prononcés par Diaz se veulent rassurants, lui font tout l'effet contraire.
"L'angelot" C'est ainsi qu'il le nomme, le Monstre... S'il n'est pas la cause de la fatigue de son ami aujourd'hui, rien que le fait de l'avoir vaguement mentionné juste avant signifie qu'il reste source de problème. Lili à l'impression que tout s'assombrit autour d'elle et se fige dans l'étreinte amicale. Putain! Ils ont vraiment une vie de merde remplit d'emmerdes en tout genre et sont tout deux victimes de psychopathes.

- Tu te sens de me porter genre maintenant tout de suite? Non elle ne lui propose pas de faire des choses indécentes en lieu reculé, mais de mettre tout le monde en sécurité en l'éloignant le plus possible de toute civilisation. Le peu de lumière éclairant le bar pourrait disparaitre dans l'obscurité pour une durée indéterminé. Fait chier! La journée avait bien commencée, il fallait qu'elle s'inquiète en voyant l'air fatigué sur la visage de Diaz. Le pauvre, elle n'a même pas eu le temps de refuser sa proposition d'emploi.

Une grimace, voilà comment elle réagit aux paroles de son ami. Elle n'aime ni entendre la vérité ni que l'on découvre qu'elle ment. Malheureusement pour elle, Diaz est un fée de l'esprit auquel il est difficile de cacher quoi que ce soit. Si elle devrait travailler sur un bouclier mental, si cela est possible, de son côté, le jeune homme ne semble pas faire le moindre effort et garder pour lui ce qu'il ressent de l'esprit des autres. Malgré tout, elle se sent coupable. Coupable de tenter de paraître au lieu de seulement être. Si seulement elle aimait un temps soit peu ce qu'elle est, qui elle est tout serait plus simple.

- Quelle mauvaise employée je fais, hein? La fée s'accroche du peu de force qu'elle a se laissant emporter loin des yeux indiscrets mais pas malveillants. Elle est égoïste Lili. Non elle ne va pas bien. Oui elle sent qu'elle peut perdre le contrôle dans une seconde, pourtant elle sait aussi que son ami ne va pas bien non plus. Comment être utile à quelqu'un alors qu'on est soi-même inutile? Elle culpabilise pour cela. Lui l'aide de mille et une manières, et elle... à part être présente pour l'écouter ou le serrer fort en cas de besoin elle ne lui sert pas à grand chose.  
La culpabilité, il n'en faut pas plus aux ténèbres pour se dévoiler un peu plus autour d'elle alors que son fessier repose à présent sur une chaise dans une pièce qui sert de remise supplémentaire. A l'instant T, elle ignore s'ils se sont déjà réfugiés ici ou si c'est la première fois. Les volutes d'ombres la prive de sa vision, à moins que la noirceur qu'est sa magie se soit entièrement libérée. Les coudes posés sur ses genoux tremblants, elle se tient la tête essayant de faire parvenir des souvenirs agréables. Entendant la voix de son ami, elle lui répond machinalement.

- Non merci. Pas d'alcool, ça fluidifie le sang et... Elle s'arrête net dans sa phrase, les évênements de la veille revenant en mémoire. Le texto, les tampons, Elle allongée sur le dos à même le parquet les jambes relevées contre le mur à l'arrivée de son ami. "Des souvenirs joyeux, Lili. Quelque chose de joyeux!" Elle tente de réfléchir, les yeux clos, mais rien ne lui vient. Rien de beau. Des flashs d'horreurs qui achèvent sa volonté de garder ses larmes pour elle.

- Je suis désolée. Tellement désolée Diaz. Elle n'y arrive pas. Malgré le début des séance d'entrainement avec Aslan, fée des ténèbres comme elle, elle n'a toujours aucun contrôle. Même un enfant découvrant pour la première fois à plus de contrôle qu'elle actuellement. La honte fait à son tour son apparition. Elle déteste être en plein cycle menstruel, cela lui donne toujours plus de difficulté à se contrôler mais ce mois-ci tout est amplifié. Rien n'est "normal". "Concentres toi sur lui. Allez Lili, fais le! Concentre toi uniquement sur Diaz."

Les yeux toujours clos, la tête entre ses mains, les larmes coulant le long de ses joues, elle se redresse faiblement, secouant la tête comme pour tenter de tout remettre en place. Changer de sujet! Eviter les sujets problématiques hantant leurs vies de merde.

- J'adore ta page Insta! Pourvu qu'il ne la juge pas pour ces propos. Elle n'a trouvé que ça à l'instant pour tenter de renflouer les ténèbres, pour calmer sa tête avant qu'elle ne sombre dans la folie. J'adore ta page insta... qu'est-ce qu'il faut pas entendre, à son âge.

Travailler à L'Archange permettait à la jeune fée de tenir un semblant d'interaction sociale. S'il n'y avait eu que le travail à la bibliothèque de Solaria pourtant très fréquentée, elle resterait dans sa bulle sans s'adresser à personne. Ici, bien que ne parlant pas beaucoup, elle réussissait à avoir des discussions plus ou moins longues, plus ou moins intéressantes, plus ou moins utiles. Certes, comparer à la petite troupe d'associés elle était l'employée hyper introvertie mais elle n'avait encore jamais eu de remarques méchante à ce sujet, après tout, tant qu'elle faisait son travail correctement personne n'avait aucune raison de lui faire des reproches. Et puis l'Archange avait quelque chose de spécial, d'apaisant durant les après-midi comme celui-ci. Et la nuit, trop de clients pour penser à quoi que ce soit d'autre que les commandes à retenir et servir. Elle devait malheureusement faire avec des clients alcoolisés la draguant sans vergogne comme ils le faisaient avec toutes les serveuses, les hommes eux, c'était des clientes échaudées. Chacun avaient son lot d'ennuis mais jamais elle n'avait à s'inquiéter de cela car elle savait qu'au moindre problème il y aurait quelqu'un pour lui venir en aide.

Telle était la vie d'Ophelia. Toujours avoir besoin d'aide en cas de pépin même ridicule dont certaines femme même plus jeunes qu'elle étaient capable de régler seule. Voici à quel point l'enfance auprès de son sociopathe de père avait engendré: un manque de confiance en soit et une peur constamment présente. Puis il y avait Diaz Heivoris, une fois de plus présent à ses côtés pour lui apporter un peu de sérénité. Diaz qui lui demandait ce qu'elle voulait boire. Pas cette fois-ci non, il fallait limiter les dégâts en tout genre. Et une fois de plus elle s'excuse comme un enfant ayant fait une bêtise. Autrefois elle recevait des coups, maintenant, c'était des paroles douces et réconfortantes presque irréelles accompagnées d'une étreinte douce. Rien que ce contact avec son ami semblait apaiser son esprit, ça, sa volonté et certainement un peu de magie de l'esprit. Cela ne pouvait être que cela pour qu'elle réussisse à dire une chose de non négative. Stupide mais positive. Sortie de nul part, une phrase non réfléchit. Ce qui surprit aussi son ami qu'elle entendit rapidement rire. Elle était à deux doigts de la confusion lorsqu'elle se mit elle aussi à rire. Un fou rire communicatif et incontrôlable car le jeune homme peinait à se retenir en lui parlant. Elle l'écoutait tout en riant. Un rire sortit de nul part mais qui avait réussit à faire reculer les mauvaise pensés de sa tête. - Te moques pas, vilain! lui dit-elle en lui pinçant gentiment le bras. Gentiment, amicalement mais surtout émue par le reste des paroles sortant de la bouche de Diaz. Elle se blotit encore plus dans l'étreinte souhaitant que cela ne s'arrête jamais, et pour s'assurer que tout cela était bien réel. Ca l'était. Son rire se calmait alors elle reprit. - Dommage que je ne sois pas une fée de l'esprit pour m'en rendre compte alors! Mais toi aussi Diaz, tu es mon rayon de soleil à moi aussi. Ma bougie dans la pénombre. Je crois que je peux t'avoué que tu es, à mes yeux, mon meilleur ami. Câlin!
Des paroles qui auraient put être dite par une enfant, mais qui étaient pourtant d'une sincérité réelle si bien que pour appuyer ses dires, elle serrait encore un peu plus son ami avec sa force de mouche.

Si il y avait encore quelques minutes elle était sur le point de pleurer de tristesse, de douleur et de désarrois, à présent, quelques larmes d'émotion embuaient ses yeux. Dans une étreinte douce, chaleureuse et réconfortante apportée par les bras de son meilleur ami. Cela avait été dit, plus rien de pourrait revenir dessus. Ils étaient meilleurs amis, l'un étant la lumière de l'autre. Il n'y avait pas plus belle sensation que cela aux yeux de Lili qui vivait principalement dans la pénombre constante.

Selon lui il y avait d'autre façon que d'être une fée de l'esprit pour qu'elle réalise sa valeur. Elle était curieuse de savoir à quoi il pouvait bien penser. La confiance en sois? Elle en était probablement incapable. Mais alors que son regard plongeait dans celui de son ami, ses paroles la firent sourire et il lui était à présent impossible de retenir ses larmes.
- Non! Non on ne parle pas de CA! Par cette appellation elle faisait référence à celui qui faisait mal à son ami et qu'elle avait envie de tuer pour que tout ceci s'arrête. Pour que Diaz soit serein et heureux. - Et toi tu garde trop de choses en toi encore. Libères toi, je suis là tu le sais, et je resterai à tes côtés quoi qu'il arrive!

- Est-ce que... Cette proposition sortait de nul part, elle était impulsive mais bien réelle et désirée malgré tout. - Est-ce que tu veux être mon coloc? Elle savait qu'il vivait avec ses amis d'enfance et qu'il refuserait à tout les coups, mais elle essayait quand même. Peut-être que cela lui déclencherait un nouveau fou rire, cela lui mettrait du baume au cœur. Elle qui aimait tant le rire de son ami. Peut-être même que ses mots étaient le reflet de ce qu'elle souhaitais au fond d'elle. Un renouveau. Une sorte de nouveau départ et une manière aussi de veiller sur son meilleur ami.
Puis elle rapprocha son visage du sien et déposa un baiser sur sa joue. - Si tu sombre, je sombrerai avec toi. Je te le promets.

La chaleur des mains de Diaz sur ses joues lui était d'un énorme réconfort pour la fée fragile qu'elle était depuis toujours.
- Je préfère encore me parler à moi-même que d'aller voir un psy. Par contre t'avoir toi tout les jours je peux pas dire non! Plonger mes yeux dans les tiens, et te frotter les cheveux pour te voir avec cinquante mèche rebelles sur le crâne. Un petit rire lui échappait préférant éviter de relever la question du psy que son ami voyait et qui ne ne semblait pas faire grand effet.

Un baiser sur le front et d'autres mots se voulant rassurant avant d'évoquer le sujet de la colocation si bien qu'Ophelia se mit à plisser les yeux songeant à ces fameux aspects particuliers, son imagination en ébullition.

- En effet j'avais oublié ce tout petit détail. Ses nombreux amis, sa famille prenant autant de place qu'un régiment de spécialistes. Elle avait le sourire aux lèvres en pensant à eux. Etait-elle prête à vivre avec toute la troupe aussi? Ca non, malheureusement. Alors elle secouait la tête reprenant comme si de rien n'était. - Oublions cette proposition, ok? Car non seulement l'idée était mauvaise car elle ne pourrait pas rester plus de quelques mois à leurs côtés mais surtout parce que sa présence chez eux les mettrait tous en danger, et cela, elle ne le voulait pas. Rien qu'à cette pensée, un frisson qu'elle tentait d'ignorer, la parcourait de tout son corps.
- Dans ce cas, je serais à tes côtés quand tu règlera ces problèmes. Même si pour cela elle devait emprunter un portail pour revenir à Solaria. Même si pour cela elle devait se mettre encore plus en danger. En danger... Voilà qu'il était l'heure de parler à son ami. De lui avouer ce qu'elle lui cachait depuis son arrivée au bar. Elle avait reçu une lettre en réponse à la sienne la veille.

- Diaz, il faut que je te dise un truc... Elle marquait une pause, ne sachant pas comment annoncer cela à son ami. Elle avait entièrement confiance en lui et pourtant elle avait peur de sa réaction. Elle ne voulait ni le mettre en colère ni lui faire de la peine. Elle aurait pu continuer de garder le secret mais elle savait que cela la consumerait à petit feu.
- J'ai demandé une audience avec le High Lord de la Night Court. Elle aura lieu la semaine prochaine. Alors qu'elle prononçait ses derniers mots, elle sentait ses mains trembler et sa gorge se serrer. Et les ténèbres avancer de nouveau dans son esprit à présent que la lumière reculait. Instinctivement Ophelia s'écartait de son ami car ce qu'elle avait redouter plus tôt allait malheureusement se produire sous peu alors pour tenter d'amoindrir ce qui se passerait elle s'expliquait rapidement.
- Je vais lui demander l'asile politique. Il est la seule personne capable de réellement me protéger sans se mettre en danger. Je ne peux pas rester ici à attendre qu'IL vienne me chercher et m'enchainer. Diaz. Je peux pas. Je luterais et tu auras la folie de tenter de me protéger. Et je refuse qu'il te fasse du mal. Il te tuerait. Il vous tuerait tous. C'est pas possible. Pas possible. Non non! Les mains de la fée continuaient de trembler alors qu'elle les portait à sa tête pour tenter de se maîtriser en vain. A peine ses larmes coulaient que son souffle se saccadait qu'une nuée d'ombres s'échappait de son corps s'emparant de chaque recoin de la remise dans laquelle Diaz et elle avaient trouvé refuge. Elle ne contrôlait rien et le son des bouteilles se brisant la terrifiait encore plus.

Les mots étaient dit. Son petit secret avait été avoué. Et si elle avait préféré avoir un autre moyen de sauver sa peau, elle l'aurait fait. Oui, elle aurait put dire plus tôt à Diaz qu'elle avait demander à être reçu par le High Lord redoutable de sa cour. Il aurait comprit, elle savait, mais elle n'avait pas souhaiter l'inquiéter, ni devoir répondre à d'éventuels "Tu as eu une réponse?". Le stress et l'angoisse l'envahissait bien assez au quotidien depuis qu'elle avait envoyé ce courrier. Jusqu'à la veille elle avait douté de la bonne réception de celle-ci. Elle avait tout avouer et la suite s'était enchainée à une vitesse folle.
Elle ne sentait plus rien, pas même les ténèbres qui s'évadaient d'elle. Elle ne captait que des sons qui l'effrayaient un peu plus à chaque seconde. Elle avait vingt-cinq ans et elle n'arrivait pas à contrôler un centième de sa magie, elle était une honte pour son espèce, pour sa famille, son père avait raison. Elle était un monstre rien de plus. Un monstre inutile, fragile et stupide. Ses tremblements incontrôlés et ses larmes de petite fille perdue en étaient la preuve. "Tu es un échec. Une erreur de la nature. En plus de ne pas avoir été fichue de me pondre un mâle, ta mère t'as transmis la noirceur de son âme. Inutile. Stupide. Echec. Monstre. Erreur. Echec. Noirceur. Monstre. Monstre. MONSTRE." Les mots de son géniteur résonnaient et se répétaient dans sa tête à une vitesse folle. Quel pitoyable spectacle elle offrait à son ami qui devait la supporter une fois de plus. S'en était trop. Que la noirceur se déverse, se déchaine comme elle le désirait depuis si longtemps. Elle ne lutterait plus. Plus aujourd'hui. Puis tout semblait s'arrêter. Comme si une pause dans l'espace avait été faite. Un contact qui n'aurait pas dut avoir lieu et pourtant à la fois aussi doux que choquant pour la fae de le recevoir. La chaleur délicate et réconfortante sur ses lèvres tel un point d'ancrage souhaitant la ramener à la réalité, la calmer, la sortir de cette noirceur angoissante dans laquelle son esprit s'était rapidement, beaucoup trop rapidement, engouffré. Et pourtant, elle entendait encore les mots horribles prononcés à son égards durant des années. Puis aussi soudainement que le fut le baiser de son ami, la tonalité et les mots commencèrent à changer pour devenir plus féminin, plus doux. "Tu es un ange. Regardes comme tu es belle. Tu es ma plus belle réussite, Ophelia. Je t'aime." Cette voix, celle de sa mère, des paroles qu'elle avaient crues ne jamais avoir entendues avaient pourtant été bien réelles et lui revenaient en mémoire. Elle vit le visage de sa mère dans le reflet du miroir alors qu'elle était entrain de lui brosser ses longs cheveux. Un sourire tendre aux lèvres et ses yeux bleus d'un éclat pleins de vie qui rencontraient les siens.
Et lorsqu'un souvenir de son père tentait de revenir celui-ci était rapidement effacé par le visage tendre et halé de sa mère. "Ma jolie colombe. Ne le laisse pas te briser. Promets le moi." Le souvenir d'une promesse longtemps oubliée elle aussi puis une autre voix, celle de son ami "Tu es une personne formidable... C'est pour ça que je t'aime... lumière que tu mets dans ma vie..." suivit d'une vision des visages bienveillants de ses amis qui lui souriaient en la regardant.  

Le contact des lèvres sur les siennes avaient disparus aussi rapidement qu'il s'était fait sentir mais avait laisser place à la chaleur réconfortante d'un corps contre le siens et de bras l'entourant. Elle n'avait pas besoin de rouvrir les yeux pour comprendre que Diaz la tenait contre lui tout comme le fait qu'il ait usé de son pouvoir pour faire reculer le mal qui la hantait. Cet homme, elle l'aimait plus que de raison. Son meilleur ami, sans doute même LA personne la plus importante pour elle. Celui qui connaissait son histoire dans son entièreté, celui en qui elle avait une confiance sans faille. Au point de lui demander des choses impensables. A y repenser, elle se trouvait, était bien égoïste, car il faisait bien plus pour elle qu'elle n'en faisait pour lui. Cet instant en était d'ailleurs une preuve indéniable. C'est Diaz qui était arrivé avec une sale tête au bar tout à l'heure et si elle avait voulu l'aider ça avait complètement foiré. Son esprit avait divagué alors qu'il n'aurait pas dut. Ophelia aurait dut se retenir, éteindre ses propres problèmes pour se concentrer sur son Diaz. Elle avait foiré, comme toujours si bien qu'un sentiment de culpabilité prit la place à tout autre. Encore plus en entendant les paroles de son ami qu'elle écoutait avec attention faisant redoubler le flux de larmes qui se dégageaient de l'emprise de ses yeux. Comment pouvait-il être aussi adorable, et attentionner alors qu'il avait des problèmes pire que les siens. Ophelia ne méritait pas son amitié, elle qui à côté faisait une piètre amie. Mais elle chassait ces mauvaises pensées, elle ne voulait pas faire une nouvelle crise à peine celle-ci presque calmée. Elle prit alors la parole tout en restant accroché fermement à Diaz.

- Tu es bien plus qu'un High Lord, Diaz. S'il savait tout ce qu'il représentait pour elle et pour tout ses amis. Cet homme, aussi beau qu'un lac éclairé par la seule lumière de l'astre lunaire, une douceur que tant d'autres ne possédaient pas, un courage à tout épreuve. Ophelia ne voyait que des qualités chez lui. Et il était si important pour elle. Plus qu'un ami, un meilleur ami, un frère, il lui était difficile de décrire exactement ce qu'elle éprouvait pour lui mais c'était quelque chose de très fort. Et si c'était un lien d'âme-soeur? Non! Impossible. Les récits décrivait cela autrement.
La fée séchait à présent ses larmes à l'aide de ses manches. En parler à Stella? Non hors de question de mêler la princesse à cette affaire. Cela ne la regardait en rien de plus elle avait des chose bien plus importantes à gêrer. Non la seule personne en mesure de faire queqlues chose était le High Lord de sa cour, ou son cousin Kallias, mais de peur qu'il ne soit de mêche avec son père, elle ne lui en parlerait pas non plus.  

- Laissons Stella en dehors de ça. Je... Je vais gérer. Ca va le faire. Je connais Velaris pour y avoir vécu. Et puis, ils ont besoin de toi ici les joyeux lurons.

Sa voix était encore tremblante mais pleine de sincérité malgré tout. Elle pensait à l'équipe de l'Archange, à Dean, à Marius, à tout les autres. Diaz serait plus utile ici qu'auprès d'elle bien qu'il aurait sans nul doute été d'un soutiens sans faille. Mais cette affaire, elle devait avoir le courage de la gérer seule.

Elle restait un moment de plus dans les bras de Diaz, s'accrochant à lui comme une naufragée à une bouée de secours, le serrant plus que de raison. Pour que son esprit comprenne qu'elle n'était pas seule et que Diaz était l'une de ses ancres.

- Il y a beaucoup de dégât?

Elle parlait là des dégâts matériels qu'avaient fait ses ténèbres durant sa crise.
- Je suis désolée. Tellement désolée.