Un. Il a cinq ans et pas vraiment conscience d'être de ceux qu'on ne veut pas. Il ne se questionne pas ni sur sa mère, ni sur son père, joue pourtant parfois à la maman et au papa. Enfermé dans le quotidien de l'orphelinat, il se contente de se dire que c'est comme ça. Un jour ils viendront, ou peut-être pas, après tout ça ne le dérangerait pas de rester avec ses amis ici pour le restant de sa vie. Enfant casse-cou, Dean ne rêve que d'explorer. Il grimpe aux arbres souvent et de cela, il en ressortira un bras cassé par deux fois. C'est pas grave, il est jeune, il guérit vite, à cette période ils sont presque élastiques. Il n'a rien d'un enfant malheureux, collectionne les bêtises de son âge et les coquilles d'escargots, se bagarre beaucoup, fais la course dans les couloirs et la guerre avec des bouts de bois. Dean est celui qui court le plus vite avec Diaz, et son égo se satisfait de cette médaille là.
Deux. Un jour il est convoqué dans le bureau de la directrice et pense naïvement qu'il est sur le point de se faire remonter les bretelles encore une fois. Il faut dire que le revers de ses exploits l'amène souvent là, lui ou bien un des 8 autres auxquels il est souvent collé. Quelle ne fut pas la surprise de voir les parents Rosenberg assis devant lui. Sa première impression d'eux est qu'ils ont l'air gentils. Mais moins gentils que Diaz et Isis. Moins drôle que Marius, ou encore Menjun. Il n'est qu'un tas d'émotions qui oscille entre la peur et la joie, circonspect il a rien demandé à personne et curieux si ça se trouve il sera heureux.
Trois. La famille était de classe moyenne et Dean ne manqua de rien. Ils avaient déjà une fille adoptive, Violet, de quatre ans son aînée. Elle ne le considéra jamais vraiment comme son frère et trouva d'abord en Dean un larbin serviable car soucieux de s'attirer sa sympathie. Lui qui n'avait jamais eu de difficulté à se faire des amis se voyait buter systématiquement sur ses tentatives d'approches avec Violet - aussi acceptait-il de participer à tout ce qu'elle lui proposait dans l'espoir de devenir plus proche, quitte à se retrouver dans des mauvais coups où il finissait seul coupable aux yeux des Rosenberg. A mesure qu'il grandissait, il devint moins corvéable et la maigre relation qui les liait se détériora. De valet, Dean adopta une autre stratégie et décida de se hisser au rang de concurrent. Puisque Violet ne voulait pas lui accorder la moindre importance, il la forcerait à lui en donner d'une autre manière. En constante compétition avec son ainée pour devenir le meilleur, le gamin se plia en quatre pour dérober toutes les attentions et prit très vite beaucoup de place. Naturellement, les premières manifestations de son don raflèrent aisément l'intérêt général puisque l'aînée paraissait dénuée du moindre talent. La chance voulait que les Rosenberg soient sorciers, et de ce fait, que la Magie du Sang qui baignait dans les veines de l'enfant soit comprise à temps et bien encadrée. Son père adoptif le prit aussitôt sous son aile pour lui en apprendre la maitrise, lui proposant d'abord de s'entrainer sur des petits animaux. Sous sa tutelle, Dean en sonda les possibilités et les limites, prenant peu à peu la mesure de ses capacités. Les remarques sur la dangerosité des Fées et Ilyriens qu'il entendait parfois aux repas familiaux prirent alors tous leurs sens. Enfance baignée dans un racisme à peine voilé, si Dean n'en ressortit pas avec la même haine il resta néanmoins un gamin méfiant des autres et craintif à l'idée d'être mal vu de l'extérieur à cause de ses pouvoirs.
Quatre. Le lien entre le frère et la soeur sera définitivement rompu - si tant est qu'il ait jamais existé -  lorsqu'un soir les deux se disputèrent violemment jusqu'à en venir aux mains. Dans la fureur et pour prendre le dessus dans la querelle, Dean alors âgé de 11 ans tenta d'utiliser son don sur elle, mais n'ayant encore jamais usé de sa magie sur autre chose que des animaux, il perdit totalement le contrôle de la chose. L'emprise ne disparut qu'à la gifle donnée par la mère, et la propre douleur cinglante ressentie dans sa joue. Mais les cris de Violet ne se dissiperont jamais de son esprit et l'accident le laissa terriblement anxieux à l'idée d'utiliser son pouvoir sur d'autres humains.
Cinq. Le père accueillait souvent des invités, moments étranges durant lesquels il s'enfermait dans son bureau et interdisait à sa progéniture de venir le déranger. On ne peut tenir pour responsable un enfant de 13 ans de vouloir braver les interdits, et Dean qui entrait alors dans le début de l'adolescence en avait justement fait un sport à temps plein. Caché dans une penderie, il entendit tout. Le Cercle Noir, le scrapper. Mais surtout : Marius. Il ne quitta sa cachette que bien plus tard, incertain de ce qu'il venait de découvrir et encore plus de ce qu'il devait faire, confronté à son premier vrai choix moral.
Six. Durant quelques temps le cadet Rosenberg instaura la routine d'écouter aux portes et poussait le vice jusqu'à aller fouiller dans le bureau lorsque les circonstances le lui permettaient. Il ne douta bientôt plus ni de ce qu'il avait entendu, ni du fait que son père souhaitait s'approprier les pouvoirs d'une fée du feu. Passé le choc des découvertes vint la culpabilité et les questionnements. Sur ses valeurs d'abord, sur ce qu'il était prêt à faire et ce qu'il était prêt à abandonner. Sur ce qui était juste et surtout, sur Marius. Son père avait-il volé d'autres pouvoirs auparavant ? Pourrait-il survivre, sans plus ni orphelinat, ni famille adoptive pour l'aider ? Le jour prévu du kidnapping, que le jeune sorcier avait pris soin d'identifier au détour des brides de conversations volées, il suivit son père adoptif, mais ce ne fut qu'en voyant le visage de Marius qu'il prit la décision finale de l'aider. Car il s'agissait de Marius. Son Marius. L'enfant de l'orphelinat. L'un des 9. L'un de ses frères bien avant les Rosenberg et bien avant Violet. Dans le chaos ambiant, il prit la fuite avec son frère de coeur.
Sept. Ils errèrent ensemble, mais sans jamais pouvoir aller bien loin, car Marius était trop mal en point pour pouvoir voyager. Ce fut cependant à force de vagabonder de façon si hasardeuse - entre faim et énergie du désespoir - que le duo tomba sur un troisième membre du passé. Jeff. Entouré par un gang de motards qui rendirent d'abord Dean méfiant, notamment par la trop grande présence de fées et d'Ilyriens. Ce fut pourtant un soulagement de trouver dans ce désastre un visage amical et un groupe soudé capable d'apporter à Marius les soins nécessaires à son état. Si la décision d'aller tuer son père adoptif fut vite prise par l'ensemble de la bande, Dean ne participa pas à la chose, incapable de s'y résoudre et sans non plus la moindre envie de le voir de ses propres yeux. Il taira, évidemment, le lien de parenté qui l'unissait au tyran, mais n'en sera pas moins attristé par son décès et bouleversé par les évènements.
Huit. Il fut rongé par la culpabilité de longs mois encore, d'avoir trahi quelqu'un d'important pour lui et provoqué sa mort. Il ne savait pas quelles avaient été les motivations du père Rosenberg durant tout ce temps, réalisait encore difficilement le double visage de ce dernier. Il aurait aimé pouvoir lui parler. Savoir. Comprendre pourquoi. Et sa mère, dans tout ça ? Savait-elle ? Et si Marius ne voulait plus de lui, après avoir découvert qu'il était un sorcier ? Face à la montagne de questions sans réponse qui menaçaient de le noyer, il finit par capituler. C'était du passé, et il fallait avancer. S'appuyer sur des faits irréfutables, vrais : Marius était libre et vivant, Jeff et lui aussi. Et ils étaient ensembles.
Il avait peut-être perdu sa famille adoptive mais gagna finalement au change en restant au sein du gang. Il profitera de ces nouveaux liens pour changer de nom de famille et abandonner définitivement les Rosenberg. Il y avait également des sorciers parmi les apôtres et ces derniers permirent à Dean d'approfondir ses connaissances. Petit à petit, ses anxiétés qui restaient ancrées suite à l'accident qui avait eu lieu avec sa soeur se turent. L'adolescent reprit lentement confiance en lui et grandit avec le groupe, acquérant au passage d'autres notions utiles comme la mécanique, la conduite d'une moto, le vol à la tire, le combat (ce qui ne l'empêchait pas de se faire toujours rétamer par Jeff). Plus tard en s'impliquant dans des affaires du gang plus complexes, il acquis des bases solides en nettoyage et les balbutiements de relations utiles pour son travail actuel à l'Archange - contacts utiles qu'il entreprit donc de creuser, au fil des années.
Neuf. C'est Marius qui retrouva Diaz en premier, à Alféa. D'ami d'enfance à frère. Puis un soir, amant. Il n'avait plus rien du gamin de l'orphelinat et leur lien avait changé, lui aussi. Avec Diaz, le sorcier découvrit le corps d'un homme pour la première fois, et une relation plus intime s'instaura naturellement entre eux, malgré qu'ils restaient chacun libre d'aller où bon leur semble. A Diaz, il raconta tout. L'adoption, les Rosenberg, le cercle noir et la mort de son père adoptif, car outre les moments de tendresse qu'ils partageaient, il chérissait également leur lien fraternel nouvellement retrouvé. Loyauté indéfectible de la part de Dean qui le mena par la suite à prendre un poste au sein de son établissement, et a prendre une chambre dans la colocation, bien qu'il préférait aller dormir dans celle de son ami lorsque l'occasion se présentait.

un minimum de deux liens recherchés est demandé ici.

Lien 1 Violet Rosemberg. La soeur aînée baignée dans l'ombre de son cadet. N'a jamais développé de Magie du Sang et porte la déception de ses parents sur ses épaules. A vu son père mourir sous ses yeux et si elle se doute que Dean est impliqué du fait de sa disparition simultanée, elle ignore à quel degré.

Lien 2 Ex. Histoires passées s'étant bien ou mal terminées, qu'elles aient duré une nuit ou plus, Dean a en effet vécu diverses relations entre l'époque où il était dans le gang de Jeff et maintenant.

Lien 3 Des ennemis ('cause i love drama), qu'ils s'agissent de quelqu'un ayant découvert son statut de sorcier et voulant le faire chanter, ou autre car il est bagarreur et qu'on peut toujours trouver une raison valable de le détester